Fondation EDF - Dans(e) la lumière
Visite à la fondation EDF pour l’exposition intitulée « Dans(e) la lumière »
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Les élèves de terminale de l’enseignement de spécialité ont pu assister à une performance dansée de Mourad Merzouki pour une traversée de son parcours autour d’une sélection d’extraits de ses spectacles emblématiques. Ces impromptus chorégraphiques mettent en mouvement les interprètes de la compagnie Käfig au sein de la collection d’œuvres lumières acquises au fil des années par la Fondation. De Pixel à La Couleur de la grenade, en passant par Vertikal ou encore Boxe Boxe Brasil, Mourad Merzouki propose de faire (re)vivre au public les moments forts de son répertoire artistique.
La performance est une catégorie artistique qui met l’accent sur l’exécution immédiate d’une action et son pouvoir signifiant, généralement présentée à un auditoire. Cette catégorie artistique interroge la notion du réel en jouant sur l’instantanéité et l’interaction avec l’espace et le public. De la même manière, la danse, en tant qu’art éphémère, existe dans l’instant où elle est exécutée, ce qui la distingue des autres formes artistiques plus pérennes comme la peinture ou la sculpture. Dans le cadre de l’exposition Dans(e) la lumière, l’expérience vécue par les élèves à la Fondation EDF met en avant cette fusion entre la danse et les œuvres lumières exposées. Les performances telles Pixel ou La Couleur de la Grenade imaginées par le danseur et chorégraphe français de danse hip-hop et de danse contemporaine, Mourad Merzouki, explorent la lumière comme matériau artistique. Ce dialogue entre mouvement et lumière questionne leur perception du réel. En effet, la lumière, bien que physique, est immatérielle, tout comme la danse qui, une fois exécutée, ne subsiste que dans la mémoire du spectateur. De plus, l’aspect immersif des chorégraphies met en évidence l’interaction entre l’espace scénique et l’expérience du spectateur, placé au plus près des chorégraphes, créant ainsi une dimension physique et sensorielle qui brouille la frontière entre fiction et réalité. Ainsi, la performance invite à repenser le temps et l’espace en créant un moment unique et irréplicable. Elle démontre que l’instant vécu, bien que fugitif, peut avoir un impact fort et durable sur la perception et l’émotion du spectateur.
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La performance participe ainsi à une réactualisation du réel : elle convoque la mémoire de spectacles passés (Pixel, La Couleur de la grenade, Vertikal, Boxe Boxe Brasil), mais en les réinterprétant au présent, dans un contexte spécifique. Ce processus de recréation en direct interroge ce qui demeure et ce qui se transforme dans l’œuvre d’un artiste. Le spectateur, quant à lui, est témoin d’un moment unique qui ne sera jamais identique d’une représentation à l’autre, renforçant ainsi l’idée que le réel est fluctueux, insaisissable, en constante réécriture. De plus la dimension inclusive du projet, avec des représentations destinées à des publics éloignés de la culture, vient questionner la portée du réel dans une société où l’art peut être vecteur d’émancipation. En donnant la possibilité à chacun de s’exprimer par le mouvement – notamment lors des ateliers dédiés proposés par la Fondation EDF, la performance devient un acte participatif et non seulement objet de contemplation. Elle devient une expérience collective où le spectateur est amené à entrer dans la danse, à ressentir physiquement l’énergie et la symbolique du geste.
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Les œuvres de Costis Triantafyllou dont Le feu qui brille (1993), Imagique (1993) et Voyage aléatoire (1994), s’inscrivent pleinement dans le questionnement autour de l’art, des sciences et des technologies. L’artiste interroge le rapport entre l’art et les phénomènes naturels en utilisant la foudre comme une manifestation esthétique. Ce dernier génère des décharges électriques pour produire de la foudre électronique, capturant ainsi son éclat, sa matérialité et son énergie dans ses œuvres. Il utilise des dispositifs électrotechniques sophistiqués pour maîtriser ce phénomène et l’inscrire dans un cadre artistique. Son travail, à la frontière entre l’ingénierie et la sensibilité plastique, illustre la manière dont la technologie permet d’appréhender des forces invisibles et éphémères, les rendant tangibles à travers des dispositifs contrôlés. La lumière est au cœur des créations de l’artiste, qui la perçoit comme une manifestation authentique de la beauté. En effet, l’aspect aléatoire et imprévisible de la décharge électrique confère à ses œuvres une dimension performative : chaque éclair dessine une nouvelle chorégraphie de lumière, mettant en scène l’inattendu et l’éphémère.
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Le titre de l’exposition Dans(e) la lumière joue sur un double sens qui met en avant la rencontre entre la danse et la lumière, deux éléments artistiques majeurs. L'exposition propose une interaction entre des œuvres plastiques jouant avec les variations de la lumière et son énergie et des performances chorégraphiques dans lesquelles les danseurs travaillent, incarnent et donnent corps à la lumière sur scène. L'inclusion du mot "Danse" dans "Dans" crée un effet de mise en mouvement du langage lui-même, soulignant ainsi la fluidité, la dynamique et la notion d’éphémère propres à la danse et à la lumière, mais également aux œuvres présentées au cours de cette exposition. En effet, la plupart des réalisations exposées utilisent la lumière comme élément fondamental de leur création et reposent sur le mouvement et la perception, engageant le spectateur dans une interaction sensorielle. Enfin, l’utilisation de la préposition « dans » renvoie à la locution verbale « mettre en lumière » et suggère une invitation à "entrer" dans la lumière, à se laisser traverser par elle, aussi bien au sens physique que métaphorique.
Texte élaboré par les élèves de l’enseignement de spécialité en réponse à des questions posées suite à la visite. Un grand merci à Elsa en particulier pour la finesse de son analyse.