Galerie Templon - Claude Viallat & Gregory Crewdson
Sorties avec les élèves de l’enseignement de spécialité de 1e et de terminale en décembre 2023.
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Nous avons visité en décembre deux expositions organisées par la Galerie Templon l’une sur le photographe américain Gregory Crewdson présentant sa dernière série en noir et blanc, réalisée entre 2020 et 2022. Intitulé « Eveningside », cet ensemble se compose de vingt photographies panoramiques. Cet artiste est l’un des pionniers de la « photographie de mise en scène » chacune de ses images est le fruit d’une longue réflexion préliminaire qui prend d’abord la forme d’esquisse. On utilise le terme storyboard (histoire dessinée) pour expliquer visuellement et mettre en scène une histoire. Puis pour la prise de vue, un décor est monté avec des techniciens, des personnages (acteurs), des costumes, des éclairages et des effets spéciaux participent à la création d’un univers étrange et glaçant. Les villes américaines représentées semblent à l’abandon comme figées dans le temps celui des années 60. Le photographe parle de la théâtralité de ses images et nous explique l’importance de la lumière dans son travail :
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« Fondamentalement, je considère que mon objectif est de raconter des histoires. J’utilise des images fixes pour essayer de capturer une sorte d’ambiance ou d’atmosphère en utilisant la lumière, la couleur et la forme. Contrairement aux films ou à d’autres formes narratives, les photographies fixes sont figées et muettes. Pour moi, la seule manière de créer un récit est de faire appel à la lumière, principalement. C’est l’élément-clé de tout mon travail. J’essaie de créer une sorte de tension entre l’expérience très ordinaire de quelque chose qui paraît familier et quelque chose qui est également transformé et semble « élevé » d’une certaine manière, une sorte de subjectivité, de beauté et de mystère. » Gregory Crewdson
Extrait de l’article Entretien : Gregory Crewdson et Bruce Bégout
(https://www.templon.com/fr/ideas/entretien-gregory-crewdson-et-bruce-begout/)
Sa palette chromatique en noir et blanc grâce à de subtils effets spéciaux comme la pluie, le brouillard ou la fumée évoque l’ambiance des films noirs américains des années 50 avec des réalisateurs comme John Huston, Joseph Losey ou Alfred Hitchcock. Ces films témoignaient d’une conscience aiguë de la folie et des cruautés humaines, d’un goût prononcé pour les prises de vues en extérieurs, ainsi que d’une inspiration souvent journalistique, nourrie de faits divers. Ce que l’on peut ressentir également à travers les images de Gregory Crewdson. Sur un autre plan plus poétique elles peuvent rappeler les tableaux d’Edward Hopper (1882–1967) ce peintre spécialiste des scène urbaines à l’atmosphère mélancolique inspirées par l’American way of life dont il livre une vision désabusée.
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La deuxième exposition concernait un peintre : Claude Viallat dont le titre Hommage à la couleur - Toiles 1966-2023 souligne l’aspect rétrospectif avec une sélection d’une dizaine d’œuvres phares, toutes conçues durant cette période. Sur les cimaises de la galerie, les tissus bigarrés, rayés ou fleuris jouent avec une subtile palette de couleur : pistache, sapin, citron, ultramarine ou encore terracotta.
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À leur surface, peints de manière presque obsessive, on y voit émerger les petits osselets, véritable signature de l’artiste à l’instar des rayures alternées blanches et noires de Daniel Buren. Claude Viallat s’attache aux éléments primaires et structuraux de la peinture, soit la toile, la couleur et la surface. Dès 1966, il travaille sur la couleur, celle-ci étant à la fois sujet et objet. Le châssis disparaît. La toile libre est peinte et sur ce fond de couleur, Viallat place des empreintes au pochoir, de manière répétitive et sérielle. La plupart des œuvres ici présentées montre que pour lui, la couleur est élémentaire pour souligner les formes répétées, les petits osselets déjà évoqués. Cet artiste est Membre fondateur du mouvement Supports/Surfaces avec Patrick Saytour.
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Photos Nadine Averink