Fondation EDF - Faut-il voyager pour être heureux ?
Sortie avec les élèves de 1e et de terminale le mardi 11 octobre, le jeudi 24 et le vendredi 25 novembre 2022
Du 20 mai 2022 au 29 janvier 2023, la Fondation groupe EDF présente « Faut-il voyager pour être heureux ?» une exposition sur la thématique du voyage, illustrée par les œuvres de 32 artistes contemporains, français et internationaux.
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Cette exposition invite les élèves à se questionner sur le voyage, elle aborde des sujets d’actualité comme la préservation des écosystèmes malmenés par les changements climatiques et par le tourisme de masse mais aussi des problèmes politiques liés aux migrations contraintes et aux exils forcés par les guerres. Elle dévoile aussi des pans plus poétiques lorsque se déplacer à travers un territoire devient un art de vivre ou tout simplement un prétexte à collectionner de belles images pour faire rêver. L’exposition pose la question « Faut-il voyager pour être heureux ? » Chacun peut deviner que dans un tel contexte, la question est complexe.
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Les élèves de terminale ont pu ainsi découvrir près d’une cinquantaine d’œuvres – installations, peintures, vidéos ou encore photographies – qui évoquent ces questions majeures de notre temps.
Cette exposition a été conçue par un commissariat collectif :
- Nathalie Bazoche de la Fondation groupe EDF
- Rodolphe Christin, sociologue
- Alexia Fabre avec Julien Blanpied et Florence Cosson, MAC VAL – Musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne
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L’exposition a donc été co-construite notamment par le sociologue Rodolphe Christin auteur du livre « Manuel de l’antitourisme » (Les éditions écosociété), cette double approche à la fois artistique et sociologique offre l’opportunité aux élèves de se questionner sur leur propre manière d’appréhender le Monde. La trentaine d’artistes réunis pour l’occasion les poussent à réfléchir à leur rapport au voyage et à l’impact sur la planète de ce besoin d’ailleurs car chacune des œuvres présentées questionne la part d’enchantement, de rêve, de découverte du voyage en la confrontant aux grands enjeux énoncés précédemment qu’ils soient climatiques, politiques, économiques, environnementaux ou sociétaux.
Sagement alignées sur leur présentoir, une douzaine de cartes postales. L’œuvre est signée Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon elle rappelle qu’il existe 5 milliards de cartes postales de la tour Eiffel dans le monde. Un emblème unique qui masque la diversité de l’Hexagone car « lorsqu’une ville ou une région entière se trouve réduite à ses monuments les plus célèbres, le lieu véritable disparaît derrière son propre symbole », expliquent ces plasticiens. Pour contrecarrer cette homogénéisation, le duo d’artistes a mis à disposition des visiteurs ces cartes postales, représentant des lieux ordinaires : tunnel, périphérique, abord de supermarché, qu’ils ont photographiés. Leurs images évacuent l’exotisme et le pittoresque, au profit de ces petits riens qui nous entourent auxquels personne ne prête attention.
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Depuis l’avènement d’Internet et l’hégémonie des réseaux sociaux, les voyages sont devenus de féroces safaris photographiques. La série Watching Humans Watching d’Inka et Niclas Lindergård ironise sur ces clichés standardisés. Aux premiers abords, leurs photographies aux tonalités douces et apaisantes, où l’on voit un être face au désert, à l’océan, évoquent le tableau de Caspard David Friedrich Le Voyageur contemplant une mer de nuages, qui célèbre au-delà de la beauté : le sublime. Mais si le spectateur est attentif aux petits détails, aux tous petits riens : les hommes et femmes sur ces images portent des costumes, des jeans, des chaussures de ville, ce ne sont pas des randonneurs avertis. Mais comment ont-ils pu atteindre ces lieux perdus ? Ils ont été acheminés en bus, en voiture, par des routes et infrastructures artificielles. Ici, c’est le contrechamp de l’image, le revers du tourisme qui est pointé du doigt. Tous ces kilomètres effectués, ces tonnes de béton et bitume cumulés pour une seule image souvenir. Le touriste voyage, téléphone en poche, pour capturer des images preuves, si possible expurgées de la foule environnante, pour aussitôt les poster en ligne. La légende cachée ? J’étais là, à l’instant T sans me soucier de l’impact que ma propre personne produit sur le paysage. L’exposition présente donc des œuvres qui ont l’art d’attirer le regard sur ce qui dérange. Mais aussi d’ouvrir des perspectives. Car se questionner sur l’essence du voyage, c’est aussi s’interroger sur ce qu’il a été, ce qu’il est aujourd’hui et ce qu’il pourrait devenir demain.
Photos Nadine Averink