Fondation LAccolade - Luz Moreno Pinart

Publié le par Nadine Averink

Fondation LAccolade, Saison 2 (Février - Mars 2022) - La Vie enchevêtrée

Résidence de Luz Moreno Pinart

Rencontre avec l’artiste le samedi 2 Avril 2022 pour la restitution de sa résidence en compagnie de Catherine Dobbler, directrice et Cristopher Yggdre, curateur.

La Fondation LAccolade soutient la création, en proposant à des artistes femmes dont les thématiques de travail sont axés sur la Nature, le Vivant, un lieu de réflexion et de conception

Table de présentation avec divers objets

Pour cette nouvelle saison le thème retenu est celui de l’enchevêtrement et de l’entrelacement d’où le titre « La Vie enchevêtrée ». Luz Moreno Pinart, Elodie Antoine, et le collectif FIBRA (Lucia Monge, Gianine Tabja, Gabriela Flores del Pozo) participent à cette réflexion sur le Vivant symbole d’un réseau complexe de lignes enchevêtrées et entrelacées où tout entre en résonnance de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Le titre de cette deuxième saison précise le curateur Christopher Yggdre fait écho à l’ouvrage The Entangled Life de Merlin Sheldrake. Ce dernier analyse les caractéristiques incroyables du mycélium, l'appareil végétatif des champignons ou de certaines bactéries filamenteuses comme les Actinomycètes. Des milliers de champignons microscopiques à l’œil nu vivent à l’intérieur des racines des plantes, et sans cette relation, la très grande majorité de ces plantes serait incapable de survivre. Cette symbiose est vitale pour ces deux organismes qui tissent dans nos sols une relation intime. En effet, c’est dans cette surface d’échange démultiplié, semblable à un réseau, que la plante troc les sucres de la photosynthèse contre les minéraux et l’eau que le champignon est allé prospecter au plus profond du sol. Ainsi parce que le mycélium tisse des liens essentiels pour que la Vie puisse prospérer le but est d’accueillir des artistes qui utilisent des techniques de tissage comme le précise Christopher « Nous avons donc souhaité inviter des artistes qui tissent, tressent, lient les matières, qui célèbrent la relation comme celle qui se noue dans une trame infinie. ». La fibre devient donc pour cette saison le fil conducteur, la trame narrative qui unit les univers des 6 artistes.

Luz Moreno Pinart

 

Luz montrant de faux pistils en textile

 

Pelote de fils d'ortie

 

J’ai pu ainsi découvrir le travail de Luz Moreno Pinart autour d’une plante à la fois comestible et textile : l’ortie. Luz se passionne pour toutes les relations qui unissent les êtres vivants et s’intéresse à tous les écosystèmes et leurs interrelations à l’Espace. Artiste protéiforme elle cherche à rendre visible toutes ces connexions à travers le dessin, la sculpture, l’installation, la performance ou l’art culinaire. Elle réunit sans hiérarchie art culinaire et art textile et nous propose un univers toute en finesse dans lequel elle tisse, elle brode de longues structures aériennes qui envahissent tout l’espace de monstration. Son objectif : éliminer les frontières entre espace intérieur et extérieur par des créations olfactives, culinaires, des sculptures aériennes filandreuses qui traduisent métaphoriquement les réseaux mycélium. Lorsqu’elle troque son tricotin circulaire pour l’objectif photographique, elle zoome sur la fibre d’ortie jusqu’à la rendre évanescente. Ses évocations sont multisensorielles et invitent le spectateur à communier avec cette plante devenue par son intermédiaire magique et poétique.

Nadine Averink.

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