Centre Pompidou - L'image et son double

Publié le par Nadine Averink

Sortie en Novembre 2021 au Centre Pompidou avec les élèves de terminale de l’enseignement de spécialité pour l’exposition intitulée : « L’image et son double » (septembre-décembre 2021)

Il s’agit d’une exposition collective qui rassemble des œuvres nées d’une réflexion sur une des propriétés principales – sinon la première – de la photographie : la reproduction. Cette exposition offre un éclairage sur la nature même de la photographie, ses spécificités, comme ses liens fondamentaux avec les autres disciplines artistiques.

« L’image et son double » présente une soixantaine d’œuvres issues de la collection du Centre Pompidou, et regroupe une vingtaine d’artistes internationaux, parmi eux : Pierre Boucher, Man Ray, Raoul Ubac, Constantin Brancusi, Berenice Abbott, Hirofumi Isoya, Miklos Erdely, Timm Ulrichs, Paolo Gioli, Sara Cwynar, Kanji Wakae, Wallace Berman, Bruno Munari, Pati Hill, Eric Rondepierre, Susan Meiselas, ou encore Philipp Goldbach.

L’affiche de l’exposition est une image qui représente une accumulation de 200 000 diapositives empilées dans le mur du fond, une œuvre de Philipp Goldbach qui est à la fois une réflexion sur l’archive devenue inaccessible, périmée, inutile puisqu’il s’agit des diapositives utilisées en cours d’histoire de l’art à l’Université de Cologne, remplacées par des images numériques et aujourd’hui dénuées de toute valeur et une composition graphique minimale, jouant sur les couleurs du cadre des diapositives pour devenir une gigantesque œuvre murale abstraite. Si cet artiste détourne l’image pour créer une œuvre, Timm Ulrichs photocopie encore et encore la couverture d’un livre L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique (Walter Benjamin) jusqu’à sa disparition progressive. Dans ses 2 œuvres on peut voir en filigrane une critique de notre société où tout semble se dissoudre dans la multiplication à l’infini des mêmes images jusqu’à l’évidement de leur sens.

Fascinés par le principe, les mécanismes, et les conséquences de la reproduction photographique, certains artistes ont donc placé cette notion au cœur même de leurs œuvres. La reproduction devient alors le sujet principal de leur travail. Au moyen de dispositifs divers, tous les artistes présentés contestent, chacun à leur manière, l’apparente simplicité de cette action de reproduction. Conscients des enjeux liés à la multiplication des représentations visuelles renforcée avec l’ère du numérique, ils dévoilent les illusions comme les défaillances des processus de répétition et de copie et questionnent des notions telles que : ombre, reflet, série, répétition, dégradé, diffusion, copie, fac-similé et nous expliquent ce que sont la sérigraphie, le négatif, la diapositive, la photocopie et le scan numérique.

Une découverte didactique pour les élèves qui pratiquent ou non le médium photographique dans le cadre de leurs productions plastiques. Une réflexion pour tous sur la banalisation de l’acte photographique à travers l’usage quotidien de leur téléphone mobile. Selon Carole Anne Rivière « Avec le téléphone mobile, la dimension de représentation est mise au service du réel, non plus au passé mais au présent. À peine capturée, l’image photographique apparaît sur l’écran. Elle peut alors être partagée avec ceux qui nous entourent, renforçant un mode de participation au monde, mettant en scène et symbolisant ce qui est vécu ensemble. Elle peut être envoyée et reçue sur un téléphone mobile, accompagnée d’un texte ou non. À ce titre, la photographie acquiert un statut de média de communication instantané au même titre que la voix ou le texte (SMS ou e-mail mobile). » Article intitulé Téléphone mobile et photographie : les nouvelles formes de sociabilités visuelles au quotidien in Sociétés 2006/1 (no 91), pages 119 à 134

Photo Nadine Averink

Publié dans Sorties

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