Terminales - Option arts : Hubert

Publié le par Nadine Averink

Problématique : « Simplification des formes et des couleurs » Mes réalisations pour la plupart graphiques représentent un univers burlesque et coloré mais sous cet aspect simpliste une symboliste plus complexe est apparente : comment suggérer les cinq sens d’un point de vue uniquement visuel ? Questionnement soulevé dans un genre traditionnel celui de la Vanité. J’ai trouvé amusant d’établir un contraste extrême avec cette forme de représentation souvent ultra réaliste. Bill Viola parce qu’il est vidéaste s’intéresse à l’ouïe et à la vue. Carmontelle se rapproche “presque” de la BD car il utilise un principe narratif avec ses transparents qu’il fait défiler. Quant à Sophie Tauber Arp son univers personnel abstrait tourne autour de la couleur et des formes géométriques, si d’apparence il paraît à l’opposé du mien, il évoque malgré tout un univers en lien avec le monde de l’enfance.

Travail n°1 :

Le Labyrinthe scientifique

Ce travail est dessin de dimension 100x70 cm répondant à la problématique de la représentation colorée et simplifiée des corps et de la réalité. Il s’agit d’un carton plume noir sur lequel est  représenté un dessin central réalisé à partir de feutres à encre (Posca). Le fond sombre noir permet de mettre en valeur le dessin. Les tons sont vifs et on remarquera que ce sont les trois couleurs primaires. Les contours sont fins afin d’une part de faire ressortir les différents motifs et d’autre part pour rendre les formes colorées plus grossières, soulignant la simplification : en effet, le dessin permet de laisser des zones non colorées (réserves) et laissées telles quelles qui suggère un vide et renvoie seulement aux éléments importants. Le cerne blanc contraste avec le noir du support et permet de mettre en valeur les lignes et les traits. La couleur du fond correspond aussi à celle de la figure. Les dimensions très grandes du support sont paradoxales puisque ce type de dessin se rapproche des modèles scientifiques, des représentations anatomiques, des schémas ou des coupes représentées le plus souvent dans des livres comme les codex de Léonard de Vinci.

Ce travail évoque donc un dessin scientifique qui se rapproche du schéma et de la modélisation spatiale d’une tête : un code couleur permet la compréhension de ce corps si complexe avec le rouge pour les vaisseaux sanguins, le jaune pour les fibres nerveuses et le bleu pour le rôle moteur du cerveau. Les contours sont blancs afin de mieux visualiser les limites et les éléments extérieurs de notre tête. Cette représentation évoque une forme de réalité interne et structurale du corps et souligne l’extrême complexité des mécanismes vitaux. Avec un jeu intérieur/extérieur. On pourrait ainsi rapprocher ce travail à l’architecture du centre Pompidou proposé par Renzo Piano en 1977 qui donne au spectateur une possibilité de contempler le squelette interne du bâtiment avec les poutres et les tuyaux apparents : les canalisations comportent elles-mêmes un système de codage par couleur comme si le musée était vivant et était composé d’un assemblage logique de parties destiné à son fonctionnement. L'Homme de Vitruve a fait le lien symbolique entre de nombreuses sciences universelles étudiées par Léonard de Vinci dont : art, anatomie, géométrie, mathématiques, cosmologie, philosophie, métaphysique, mystère (christianisme), Dieu...). Vitruve cite « Pour qu’un bâtiment soit beau, il doit posséder une symétrie et des proportions parfaites comme celles qu’on trouve dans la nature ». « L’Homme de Vitruve » réalisé par le peintre vers 1490 à la plume, encre et lavis sur papier représente un homme en deux positions superposées, avec ses bras et ses jambes écartées, inscrits dans un cercle et un carré (symbolique du cercle et du carré, formes géométriques considérées comme parfaites pendant la Renaissance au XVème siècle) : il propose une sorte de schéma logique du corps humain dans lequel il pose les principes de la juste proportion. Léonard de Vinci étudie les célèbres théories de Vitruve, du Livre III de son traité de référence De architectura en 10 volumes, issu de la Bibliothèque impériale de Constantinople (chute de Constantinople et Renaissance).

Travail n° 2

S.E.N.S

 

 

Ce travail est une suite composé de 4 toiles carrées de dimension 25x25 cm répondant à la problématique de la représentation colorée et simplifiée des corps et de la réalité. Elles présentent toutes des fonds gris foncé, peintes à l’acrylique. En revanche, elles ont un dessin central réalisé à partir de feutres à encre (Posca). Le fond sombre permet de mettre en valeur les dessins très colorés. Même principe que dans le travail précédent. On peut référer le thème de cette suite à la représentation symbolique des sens que sont successivement l'ouïe avec la cassette, le goût avec la bouteille d’eau, le toucher avec la lèvre, et enfin l’odorat avec le flacon de parfum. La vue est l’ensemble des 4 sens : l’art passe en effet par l’observation et l’interprétation subjective et du moins personnelle d’œuvres artistiques à partir desquelles on essaie de se donner une image du monde et de la réalité. Cette thématique se retrouve notamment dans les natures mortes avec la Vanité en particulier. Cette série représente des éléments figuratifs dans un style enfantin. On pourrait rapprocher ce travail aux sérigraphies (procédé d’impression à l’aide d’un écran de tissu) d’Andy Warhol par les formes des représentations, l'exagération des couleurs qui renvoient au côté artificiel de la société de consommation. Trois des motifs représentés évoquent ceux colorés du Pop Art, la bouteille avec ses caractères japonais fait référence au style des mangas. Le système de sérigraphie repose tout d'abord sur le principe du pochoir :

L'encre passe à travers les mailles ajoutées d’un écran et se dépose sur le support pour former le motif à imprimer. L'écran, à l’origine en soie, est aujourd’hui fait en toile synthétique ou métallique est tendu sur un cadre rigide et positionné au-dessus du support à imprimer. L'encre est ensuite appliquée sur toute sa surface à l'aide d'une racle, elle passe au travers et se dépose selon le tracé désiré.

L’opération est répétée autant de fois qu’il y a de couleurs dans le motif à imprimer.

 Travail n°3 :

« Du monde à épier »

Ce travail est une suite ou un PENDANT composée de deux cartons plumes de dimension 65x50 cm. Ils présentent un fond blanc sur lequel figure des représentations de personnages colorés réalisés à partir de feutres à alcool (Promarker). Le fond blanc permet de mettre en valeur les personnages par contraste de tons chromatiques.  Les contours noirs (cernes) renvoient à l’univers de la bande-dessinée voire même de la caricature. On notera la représentation symbolique de personnages issus d’univers différents que sont de véritables œuvres d’art (Mona Lisa et la jeune fille à la perle de Vermeer), de l’animation (Disney), des dessins animés et de la caricature (Bernadette Chirac de Large) donc on peut parler d’ hommage et/ou citation de nombreux artiste le font et plus spécifiquement Roy Lichtenstein. Mes deux « planches » laissent figurer une forme de dissymétrie chromatique et spatiale par un jeu de remplissage de l’espace avec le trop-plein et l’absence de personnages : les deux personnages du support de gauche paraissent s’opposer à la foule compacte du support de droite. Donc contraste entre le trop plein de couleurs d’un côté et le vide de l’autre. Cette série représente des éléments figuratifs dans un style enfantin. On pourrait ainsi rapprocher ce travail des toiles de Yue Minjun, artiste chinois né en 1962. La reproduction volontairement systématique de son visage où les formes sont exagérées et colorées est une source d’inspiration. Dans sa reproduction effrénée en série de son personnage, Yue Minjun se distingue d'Andy Warhol même si des multiples sont aussi mis à contribution. Chez Andy Warhol, la reproduction à l'identique traduisait la puissance de l'argent, ou de la société de consommation. Yue Minjun met plutôt en cause la fragilité de l'espèce humaine, résumée à un amassement des corps, la confusion des individus, dont la valeur n'est que dans le rassemblement et la quantité. Si la répétition est insupportable par la monotonie qu'elle entraîne, elle dénie aussi toute individualité et toute expérience personnelle. Dans Gweong Gweong (1993), de multiples hommes identiques vêtus d'un pull et d'un pantalon dessinés dans différentes dimensions, volent dans le ciel à l'horizontal avec au-dessus d'eux des avions de chasse non pour devenir des super-héros à la Superman mais pour devenir des bombes humaines. L'humanité s'est faite arme pour se mettre au service de leur pays.

Travail n°4

Titre : A la file indienne 

Ce travail est une gravure sur cuivre de dimension 10x15 cm.  Il s’agit de l’impression de deux plaques de cuivre représentant une scène de couleur encre bleu foncé réalisée à la pointe sèche. Ce travail est constitué de 2 images qui forment un ensemble. Pour la composition elles sont disposées l’une au-dessus de l’autre. Les six motifs animaux forment un demi-cercle. Le serpent lie les 2 images par son corps représenté fragmenté. Les éléments gravés se détachent sur un espace indéfini, la couleur du papier d’impression. Leur style rappelle la BD et les illustrations pour les contes. La disposition des motifs forme une lettre le C comme un Abécédaire. La scène est humoriste par l’illogisme des prédateurs qui s’entredévorent. Comme dans mes autres travaux, très nettement le style de dessin est récurrent et lié à la BD, la caricature, l’illustration.

Je ferai référence aux gravures d’Avigdor Arikha, peintre franco-israélien né en 1929. Son œuvre gravé se concentre essentiellement sur dix ans, de 1965 à 1976, pendant lesquels il utilise de préférence l’eau-forte et l’aquatinte. L’artiste résume ainsi sa démarche : « saisir le vécu sur le vif, quoique en principe rien n’est saisissable ». Il traite directement sur le cuivre ou sur le papier report, d’un seul jet, des grands thèmes classiques et des sujets empruntés à son environnement immédiat : bibliothèque, objets, vêtements. Il excelle dans le portrait aussi bien que l’autoportrait.

Travail n°5 : "Colorful Dogs"

Pour ce collage les formes découpées sont soient abstraites (arabesques,  figures géométriques régulières ou non) soient figuratives (motif du chien). Le papier à grain utilisé est en couleur on retrouve les couleurs de base primaires comme précédemment avec le crâne. Par la technique utilisée celle des papiers collées on peut faire référence à Matisse, mais lui utilise des gouaches découpées. Le procédé des papiers collés inventé par les cubistes Pablo Picasso et George Braque m’ont intéressé et un peu inspiré.

Ce travail est un collage sur carton plume noir de dimension 65x50 cm à partir de différentes feuilles Canson colorées principalement rose, orange, bleu, vert jaune et blanc.

Travail n°6 (PAS D’IMAGE).

Titre : Black or Gold

Ce travail est une peinture répartie sur deux cartons entoilés peint à l’acrylique noire et parsemée de tâches à l’encre dorée, c’est un PENDANT on retrouve le principe avec les deux gravures les dessins du monde à épier. Mais on notera une différence visuelle, si dans mes autres projets on distingue très nettement le fond des figures ici la superposition du dessin linéaire sur le fond peint en noir parsemé de taches rend plus difficile la lecture. Les deux couleurs contrastent notamment par la surbrillance du doré. Par-dessus, sont dessinés des personnages à l’allure étrange, tracés au Posca blanc et composés de quelques touches de couleur. On peut rattacher ce travail à l’évocation de l’univers enfantin ainsi qu’à celui de l’illustration. Je me suis inspirée de la simplification de la représentation des personnages  de Marcel Gottlieb, dit Gotlib connu pour ses histoires humoristiques (Gai-Luron, Les Dingodossiers, La Rubrique-à-brac, Superdupont) et les nombreuses pages qu'il a publiées dans deux importants mensuels qu'il a créés dans les années 1970, L'Écho des savanes et Fluide glacial. On peut référer ce dessin à l’illustration du héros de Superdupont avec le titre “Oui Nide You” : un personnage surprenant aux traits de visage presque déstructuré. Travail qui renvoie à l’univers de la bande dessinée.

Publié dans Terminales

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