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Publié le par Nadine Averink

 

La suite, la série ou principe de sérialité sont les principes récurrents de mon travail. Les motifs représentés (figures, visages, corps) sont démultipliés, répétés...Le style des personnages évoquent l’univers de la BD de la caricature et convoque des artistes comme Jean-Michel Basquiat, les frères Di Rosa, le Bad Painting voir  cinématographique Tim Burton, l’art naïf, la figuration libre avec Robert Combas. Le fil conducteur ce sont ces personnages qui se répètent et se démultiplient. Si je n’ai pas de référence explicite aux trois artistes la noirceur de mes figures, l’utilisation du noir, les atmosphères lourdes pesantes peuvent traduire certaines atmosphères des vidéos de Bill Viola, artiste dont les thèmes de la mort et de la vie sont récurrents comme dans Ocean without a shore (2007. Mes travaux se détachent radicalement des œuvres abstraites de Sophie Taueber Arp et des transparents de Carmontelle qui représentent des scènes bucoliques. Sur le travail par série Claude Monet, Roy Lichtenstein et Pablo Picasso ont été des sources d’inspiration.

Travail n°1 :

 

 

Ce travail est un dessin réalisé sur deux papiers à grain A4 agrafés verso à verso. Une face a été entièrement réalisée au marqueur noir tandis que l’autre a été réalisée en superposant plusieurs couches de feutres à peinture de couleur différentes (bleu, rouge, argent) sur une base de marqueur noir. Le travail est à manipuler en commençant par une des deux faces et ensuite il faut le retourner pour observer la deuxième. Toutes deux représentent une multitude de têtes sombres aux contours imprécis, collées les unes contre les autres et ayant des expressions divergentes. Certes uniquement noire, la face unie semble infiniment plus calme que la face colorée, ou une certaine colère se dégage. Dans ce travail, c’est l’ombre qui prime sur la lumière et semble plus sereine. Cette inversion des deux mondes permet au spectateur d’envisager par lui-même sa définition de ce que représentent pour lui l’ombre et la lumière.

Pour la composition l’ensemble du support est recouvert par les motifs représentés (les têtes) qui se superposent, se chevauchent. La variation d’échelle suggère une profondeur les plus petites semblent plus éloignées. L’autre image est composée de la même manière ; une marge blanche entoure l’ensemble de l’image voir le principe du all over présent dans les toiles peintes de Pollock ou bien dans les toiles de Erró.

 

La pratique du all-over ainsi que le « dripping », que  Jackson Pollock a beaucoup employée de 1947 à 1950, l'ont rendu célèbre grâce aux photos et aux films de Hans Namuth. Les œuvres de la période 1947-1950 ont pour point commun d’être all over au sens strict du terme. Ce terme apparaît en effet à peu près en même temps que la création picturale de cette période chez Pollock. Elle consiste à répandre la matière de façon plus ou moins égale partout sur le support de création.

Je me suis inspiré de Basquiat, surtout par les couleurs utilisées et par la forme des visages, mais aussi d’un peintre français, Vincent Gicquel, non seulement pour les expressions du visage mais aussi pour l’emploi de couleurs vives pour réaliser ces peintures « malfaisantes ».

Travail n°2

 

 

FUMER TUE ce titre correspond à la phrase (SLOGAN) de prévention visible sur les paquets.

Ce projet est une série de 12 paquets de cigarettes recouvert entièrement ou non de dessins fait aux Posca et marqueur noir. Les techniques utilisées sont simples, le dessin de visages et autres personnages fantastiques au feutre à peinture et/ou les aplats de peinture sur une partie réduite du support puis le dessin par-dessus. Les couleurs utilisées ont un objectif simple, fait ressortir le dessin du paquet terne. Les supports viennent d’une collecte réalisée auprès de mes amis fumeurs, j’en ai conservé les éléments me parlant le plus, ceux où les illustrations me donnaient envie de dessiner. Quelques paquets étrangers viennent se glisser dans le tout formé par les boites neutres et ajoutent une dimension universelle au projet. L’on peut observer plusieurs échelles de détails, représentant les différentes étapes d’un travail réalisé sur plusieurs mois. Les dessins sont effectués sur toutes les faces des paquets dans la majorité des cas. Les dessins semblent envahir les supports au fur et à mesure. Placés géométriquement dans l’espace d’exposition sous la forme d’un rectangle où ils sont posés sur la base avec un espace régulier les séparant, ils constituent à la fois un tout que l’on peut observer de différents points de vue (au-dessus, sur le côté, à mi-hauteur, …) mais aussi un ensemble de pièces individuelles. Au final, ce projet se présenterait comme une installation. Les couleurs dominantes sont les 2 couleurs primaires bleu et rouge ainsi que le noir et le blanc.

Je décris cette œuvre comme étant la représentation d’une maladie dès l’achat du paquet de cigarette, comme un signe prémonitoire. En effet, les personnages semblent peu à peu envahir le support et dans la majorité des cas ils y sont parvenus. En plus d’être un avertissement concret, le projet représente aussi le lent mais certain développement des maladies liées à la cigarette chez l’homme.

Dans le dessin des visages et autres personnages, je me suis beaucoup inspiré de la technique qui peut paraitre enfantine mais pleine d’émotions de Jean-Michel Basquiat. La prolifération des personnages ou formes géométriques peut rappeler les différentes compositions de Jean Dubuffet.

Dominance du N/B gros plan, fragmentation, hors-champ, frise?

Implique le déplacement du spectateur (mouvement dans l’image et dans le corps du spectateur pour voir toute la composition)

Travail n°3

Titre : Les cavaliers de l’apocalypse

Ce projet est une série de dessins au marqueur noir. J’ai à chaque fois utilisé le même support : une feuille de Canson (papier à grain) A4, la plus dense possible pour éviter au marqueur de transpercer. Chaque dessin représente un personnage, levé et effectuant un mouvement avec les bras qu’il ait quelque chose dans la main ou non. On voit les deux tiers supérieurs des personnages sur chaque support et chacun d’entre eux à un métier ou une occupation particulière (militaire, prêtre, cowboy, pirate, ou encore écolier). Malgré l’emploi de feuilles blanches, les dessins sont sombres dans leur représentation et leur regard. Disposées en tas sur une table, le spectateur les découvre progressivement. Les émotions qui lui sont transmises convergent toutes vers la peur et un certain rejet de sa part dû au fait que la majorité des personnages sont agressifs. Les figures sont menaçantes et peuvent être couplées au bon désir du spectateur, ce dernier ayant la possibilité de réunir les personnages comme il le souhaite (par couple, en deux équipes de cinq, par thème, par ce que la figure tient dans ses mains, etc.).

Je décris cette œuvre comme étant l’ombre violente de chaque personnage représenté à la lumière de la feuille blanche. Chacun tient un attribut, souvent une arme, parfois rien et est menaçant. Cette série joue à la fois sur la multiplicité des points de vue liés à chaque « métier » des différents personnages mais aussi sur la répétition d’une même pose.

Une de mes influences notables est celle de Jean-Michel Basquiat, surtout au niveau du la représentation des têtes des différents personnages. Ce dessin à la fois enfantin précis et noir, vecteur d’émotions fortes dans sa pseudo-simplicité correspond bien à la dimension cauchemardesque de mon projet. Le contraste de noir et de blanc est à souligner tout comme la simplification dans la représentation ou bien l’exagération. Certaines parties du corps sont représentées en Hors-champ. La composition des images est identique : le personnage central se détache sur le fond neutre vide blanc. Le traitement des personnages (déformation, exagération, fragmentation) est aussi identique. Une de mes influences notables est celle de Jean-Michel Basquiat, surtout au niveau du la représentation des têtes des différents personnages. Ce dessin à la fois enfantin précis et noir, vecteur d’émotions fortes dans sa pseudo-simplicité correspond bien à la dimension cauchemardesque de mon projet.

Travail n°4 :

Sans titre

Mes sujets sont centrés sur l’idée de prolifération et/ou démultiplication.

Ce travail a été réalisé sur une ancienne protection de table en bois pour faire de la peinture et de dimension 73 par 60 cm. Détournement d’un objet à la base fonctionnel planche de bois protectrice ou servant de planche de travail ou de protection. 

Il est donc bardé de traces de toutes les formes et couleurs. Il a nécessité deux étapes : un premier tracé a été effectué à la peinture noire, représentant grossièrement un visage et ses épaules. Le tracé est épais et l’on distingue à peine les contours du personnage. S’en suit une deuxième étape, il s’agit de suivre cette empreinte effectuée à la peinture à l’aide d’un feutre à peinture bleu roi et de parfaire les contours et les détails de la silhouette. Pour cela j’ai multiplié les têtes de personnages à petite échelle, toujours dans l’esprit du thème de prolifération. Toutes différentes, elles sont représentées de profil, de face ou de trois quarts faces. Malgré la première étape de tracé de la silhouette, l’on distingue encore les traits de peinture multicolores. Cette silhouette sombre est aussi toujours visible à travers la foule de visages bleus.

Les différents visages traçant les contours précis du travail représentent les différentes émotions, particularités, personnalités qui nous traversent. L’ombre à la peinture noire en-dessous affirme la présence certes majoritairement restreinte de mal en chacun d’entre nous. Le cadre en bois déjà utilisé agit comme témoin des nombreuses expériences qu’un individu a vécu. C’est une forme de Palimpseste.  

Un palimpseste (du grec ancien παλίμψηστος / palímpsêstos, « gratté de nouveau ») est un manuscrit constitué d'un parchemin déjà utilisé, dont on a fait disparaître les inscriptions pour pouvoir y écrire de nouveau. Je me suis inspiré de Jean-Michel Basquiat pour le support, il utilisait beaucoup le bois et les matériaux de récupération à ses débuts. Les nombreuses têtes cartoonesques peuvent être assimilées au travail d’Hervé Di Rosa, enfantin et coloré. C’est un portrait imaginaire qui peut aussi évoquer le style de la BD. La tête occupe tout l'espace du support (sur la hauteur). La palette chromatique là encore est réduite on voit du noir, du blanc du bleu. La figure bleue se détache du fond, elle est composée de la démultiplication de têtes miniatures identiques au portrait principal. Cette peinture peut rappeler vaguement le principe du calligramme : les motifs des têtes remplacent alors les lettres. Contraste entre le bleu des figures et le fond brossé rapidement.

Travail n°5

Dessin et assemblage (avec attache parisienne)

Ce travail a nécessité plusieurs étapes. Un premier dessin a été réalisé au stylo noir, à la peinture et au pastel sur un papier à grain. Il s’agit donc d’une technique mixte. C’est une silhouette caricaturale, représentant un le buste et deux la tête d’un personnage. Il est représenté de trois quart face et à une mèche de cheveux flottant au vent. Des bras séparés du corps sont aussi dessinés. La seconde étape a consisté en la découpe du personnage en suivant scrupuleusement la silhouette de départ, pour ensuite l’agrafer sur du carton fin.  L’ensemble des pièces a été renforcé par du carton. Il en résulte un buste avec des épaules et sans bras, car éléments à part de l’œuvre. Les agrafes ont non seulement servi pour l’assemblage du projet mais aussi pour amener une dimension « punk » et gothique au sujet, en lui ajoutant à la manière de la bête de Frankenstein des épingles dans le cou et sur les poignets. La figure semble agressive et comme possédée. Les mutilations des mains et des poignets font ressortir la violence du sujet.

Je considère ce travail, ce projet, cette réalisation, comme une sorte de représentation d’un alter ego envahissant et violent, comme le portrait-robot d’un individu issu de cultures alternatives et mis en marge de la société. Il semble exprimer tout son malheur et sa colère en une représentation.

Pour ce travail, je me suis beaucoup inspiré du dessin enfantin de Gaston Chaissac. Les émotions sont exprimées simplement mais avec beaucoup de profondeur. Ses assemblages sont aussi une grande source d’inspiration.

Travail n°6

Titre : Puzzle

 

Le travail est constitué de quatre feuilles de papier à grain de forme carrée de 40 cm de côté. Les pièces peuvent être lues individuellement ou comme un tout qui s’assemble. Les dessins sont faits au stylo à encre de Chine, idéal pour le style de dessin cartoonesque et de bande dessinée ici adopté. Les aplats sont précis et unis renforçant la sensation de profondeur. Cette réalisation représente une multitude de personnages imaginaires, plus ou moins éloignés de la réalité. Ils se superposent sur 640 cm² et créent une impression de profondeur et de prolifération respectant ainsi le thème général des travaux présentés. Le travail est présenté à plat, sur une table ou sur le sol et les quatre pièces s’assemblent pour ne donner plus qu’une impression de tout harmonieux. Les personnages regardent le spectateur et sont comme une foule disparate, agitée et étonnée. La dimension cartoonesque l’emporte sur ce projet et rend compte d’une réalité différente de celle des autres travaux présentés. Il n’y a pas de signification particulière à cette réalisation, hormis sa concordance dans le thème proposé et sa volonté de créer une parenthèse enfantine dans un tout plus ténébreux.

Les travaux d’Hervé Di Rosa m’ont inspiré surtout dans l’aspect de prolifération des caractères.

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