Centre Pompidou - Picasso, dessiner à l'infini

Sortie avec les élèves de terminale de l’enseignement de spécialité en janvier 2023

 À l’occasion de la célébration des cinquante ans de la mort de Pablo Picasso, l’exposition « Picasso. Dessiner à l’infini », organisée par le Centre Pompidou en collaboration avec le Musée national Picasso - Paris, met en lumière la part la plus foisonnante de sa création à travers la présentation de près de mille œuvres (carnets, dessins et gravures). Depuis les études de jeunesse jusqu’aux œuvres ultimes, le dessin est le lieu, pour Picasso, d’une invention sans cesse renouvelée. ​

Cette traversée de l’œuvre graphique, un véritable journal intime écrit obsessivement, dont les carnets sont des parangons inestimables, offre aux élèves une immersion au cœur du travail du dessinateur mas aussi des exemples précieux pour leurs propres carnets de recherche. Le parcours proposé est non linéaire, non chronologique, il permet de créer des échos entre plusieurs périodes et de mettre en regard des chefs-d’œuvre reconnus et des dessins présentés pour la première fois. « Picasso. Dessiner à l’infini » plonge le spectateur dans la fertilité créative de l’artiste catalan. Il s’agit de la plus grande rétrospective de l’œuvre dessinée et gravée jamais montée.​ Feuilles isolées, carnets de dessins et gravures, organisés en grands thèmes (Portraits, Pastel, Arabesque…) ou autour d’œuvres importantes (Parade 1917, L’Aubade 1942, Les Femmes d’Alger, une série de quinze peintures numérotées de A à O, créées en 1954-1955 , Le Déjeuner sur l’herbe, 1960) rappellent les innombrables recherches de Picasso depuis son arrivée à Paris vers 1900 jusqu’à sa mort en 1973.

Le visiteur peut passer d’un ensemble à un autre, avançant d’une approche technique à un sujet particulier imaginé par l’artiste, par un système de cimaises flottantes, de larges ouvertures et un parcours libre. Comme le rappelle Anne Lemonnier, l’une des commissaires de l’exposition : « Nous avons décidé de proposer un cheminement ouvert plutôt qu’un parcours académique qui passerait en revue les différentes époques ». La scénographie, signée Jasmin Oezcebi, rappelle celles de « Dada » (2005), « Le Vide » (2009) ou « Georgia O’Keeffe » (2021). Cf. Guy Boyer article Web Connaissance des Arts Exposition Picasso à Paris : 1000 dessins de l’artiste réunis au Centre Pompidou.

L’un des chapitres importants du parcours est celui consacré aux dessins de sculptures car Picasso s’est passionné toute sa vie aux rapports entre œuvres en trois dimensions et dessins sur une surface plane. « Les dessins de sculptures de Picasso, rappelle Cécile Godefroy (commissaire d'exposition - Responsable du Centre d'Etudes Picasso, Musée national Picasso-Paris) sont principalement contenus par le trait de crayon, l’encre et la plume, dans un souci premier de saisir les contours et les volumes et de décupler les points de vue sur l’objet ». D’où l’ensemble de dessins réalisés dans l’atelier de Boisgeloup au début des années 1930 autour de la Tête de femme en plâtre. Picasso a résidé et travaillé pendant cinq années en Normandie de 1930 à 1935, dans son château de Boisgeloup, près de Gisors.

Le 2^e celui consacré aux carnets, l’artiste en a laissé près de 200, qui datent de toutes les périodes de sa vie, depuis les premières années à La Corogne, en Espagne, jusqu’aux dernières années passées à Mougins, dans le Sud de la France. La collection des carnets conservés au Musée national Picasso-Paris est présentée ici pour la première fois dans son ensemble dialoguant avec plusieurs carnets provenant de collections espagnoles.

Pour conclure sur ce cheminement à travers une partie de l’œuvre infinie de l’artiste les élèves ont retenu la citation suivante :

« S’il y avait une seule vérité, on ne pourrait pas faire cent toiles sur le même thème. » Propos de Picasso rapportés par Hélène Parmelin dans Picasso dit, Paris, Éditions Gonthier, 1966, p.140

Photos Nadine Averink