Centre Pompidou - Corps à corps

Publié le par Nadine Averink

Sorties avec les élèves de l’enseignement de spécialité de 1e et de terminale au Centre Pompidou : « Corps à corps, Histoire(s) de la photographie » en novembre 2023.

 

Cette exposition qui rassemble plus de cinq cents photographies et documents réalisés par cent vingt photographes historiques et contemporains ne se concentre pas sur des thématiques telles que « le portrait », « l’autoportrait », « le nu » ou « la photographie humaniste ». Elle dévoile des particularités, des manières de voir « photographiques » et rend visibles des correspondances entre artistes. On peut ainsi découvrir des préoccupations communes dans leur façon de rendre compte d’un sujet, et des approches stylistiques qui se croisent et se recroisent. Toutes ces photographies nourrissent aussi des questionnements sur le statut de l’œuvre photographique :

Comment l’image peut-elle témoigner de toutes les identités ? Comment exprime-t-elle le rapport à l’autre ? Comment dévoile-t-elle la singularité et l’individualité ?

Ainsi, Brassaï, Dorothea Lange, Annette Messager, SMITH, Paul Strand, Zanele Muholi, Christian Boltanski pour ne citer qu’eux nous dévoilent leur manière d’appréhender la figure humaine.

Ce parcours est construit à travers deux collections– celle, publique, du Musée national d'art moderne, Centre Pompidou, et celle, privée, du collectionneur et homme de cinéma Marin Karmitz. Le Centre Pompidou possède dans ses collections près de 100 000 photographies (60 000 négatifs et 40 000 tirages). La collection de photographies de Marin Karmitz, dont des acquisitions avaient été montrées à la Maison Rouge en 2018 et aux Rencontres de la photographie d'Arles en 2010, compte plus de 1500 œuvres.

« Nous ne parlons pas de portrait, de nu, de photographie humaniste, de féminisme, ou encore de photographie documentaire mais cherchons à donner à voir la nature complexe du rapport entre regardeur et regardé. Il est parfois aussi bénéfique d’appréhender une pratique en la déshistoricisant, pour finalement mieux la comprendre et la réintégrer, peut-être, dans une autre histoire.

Oui, je pense qu’il est intéressant, dans ces deux collections, de mettre en évidence la présence (ou l’absence) de tel ou tel artiste, de telle ou telle thématique, de telle ou telle représentation de l’Histoire… et de voir comment tout cela cohabite. Il s’agit de dépasser la binarité. Donner à voir cette cohabitation, requiert de rester totalement ouvert. Je ne montre pas ma collection, vous ne montrez pas celle du Musée national d’art moderne. Nous proposons des confrontations sur l’idée de la photographie et du corps photographié. Chacun apporte une approche qui est la sienne, nos différences, nos complémentarités forment un tout. C’est ce « tout » que nous exposons ici. »

Propos de Marin Karmitz extrait de Conversation croisée entre Julie Jones*, commissaire de l'exposition et Marin Karmitz ("Corps à corps", un voyage en photographie - Magazine - Centre Pompidou).

* Cet entretien est issu de propos échangés entre Marin Karmitz et Julie Jones entre avril 2016 et mars 2023. Extrait du catalogue Corps à corps, histoire(s) de la photographie, éditions du Centre Pompidou.

Dans le catalogue de la Maison Rouge qui présentait la collection de Karmitz en 2018, l’auteur italien Erri De Luca écrit : "En hébreu ancien, le singulier du mot visage n’existe pas, chacun en a de nombreux."

Cette phrase sonne comme un leitmotiv à mesure que chaque élève avance au gré des salles attentifs au commentaire des médiatrices et fascinés par tous ces visages et ces corps qui s’affichent en grand, en petit, fragmenté ou tout entier.

Photos Nadine Averink

Publié dans Sorties

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