Terminales - Projet Bac - Solène

OPTION TS

J’ai une passion immodérée pour l’architecture qui est pour moi un moyen d’expression qui mêle divers domaines artistiques. Le dessin me permet de retranscrire graphiquement les lignes architecturales. J’utilise aussi le collage, le photomontage ou la peinture pour traduire plastiquement tel ou tel élément d’un bâtiment, d’une structure. Je trouve intéressant que des graffeurs puisse utiliser les murs comme supports pour écrire ou dessiner. L’architecture est pour moi un sujet de questionnement permanent, une source d’inspiration à part entière. Certains artistes modernes ou contemporains ont accompagné mon cheminement à travers la ville ou l’espace urbain. La beauté de nos villes se fait souvent discrète, mise à l’arrière-plan de nos vies trop remplies, comme une trame de fond à laquelle on ne prêterait plus attention. Nos yeux ne s’émerveillent plus à la beauté de nos immeubles et de nos rues. Parfois notre regard est happé par un dessin sur un mur ou par un musicien de rue. Mais le bâtiment qui se cache derrière est souvent oublié, son architecture n’intéressant que peu. Alors la beauté dans l’espace urbain ne se trouve-t-elle que dans les petits ajouts le plus souvent éphémères que l’homme opère ? N’est-elle pas tout simplement également présente dans le bâti en lui-même ?

Travail 1

Ce travail est composé de plusieurs dessins, réalisés entièrement au stylo noir, avec des dimensions de 10,5x15 cm, dimensions rappelant celle d’une carte postale ; et en format portrait. C’est une série. Cette réalisation peut se rapporter au genre du paysage. Cependant contrairement à la représentation traditionnelle de ce genre, ici n’est pas dessiné une large vue panoramique mais uniquement des détails. Le motif de la façade est représenté plein cadre : je me suis focalisée sur un détail on ne voit qu’un seul motif sans arrière-plan. L’angle de vue varie selon les dessins, étant soit une vue de face soit en légère contre-plongée. Cependant le principe d’hors-champ est présent sur chaque image. L’entièreté de la réalisation est en noir et blanc, les nuances ayant été obtenues par la variation de la densité et l’épaisseur des traits. Son titre renvoie simplement au sujet de représentation « Façades ».

Travail 2

Ce travail est un kakemono, littéralement « chose suspendue ». C’est un collage de plusieurs feuilles de papier, suspendues verticalement, avec trois dessins à l’encre de Chine. Il mesure 173x62cm. On peut rattacher le dessin à la fois à l’art de la calligraphie asiatique en raison de la technique utilisée et du style de trait et à la fois au genre du paysage car ce sont trois bâtiments qui sont représentés. Comme il est sous-entendu dans le titre même de la réalisation « Kakemono », ce travail est fait pour être accroché à un mur, suspendu verticalement. Les différents papiers sont organisés de façon symétrique, on retrouve du beige en haut et en bas, puis du bordeaux qui entoure la feuille blanche et sur cette même feuille blanche, deux bandes noires à ses extrémités. Le dessin est composé de trois éléments figuratifs, trois bâtiments de l’architecte Frank Gehry, dans l’ordre le musée du Guggenheim de Bilbao, le Walt Disney Concert Hall et la Fondation Louis Vuitton. Il n’y a pas de perspective à proprement dit, et le jeu des plans se fait uniquement entre les différentes parois des édifices. C’est à chaque fois une vue de face, à hauteur d’homme. En plus de se rapporter à l’art de la calligraphie, le dessin à l’encre de Chine évoque les « dessin au trait » de Matisse. En effet la ligne est simple et claire, se donnant que les grandes directions des parois des bâtiments comme Matisse donne seulement les traits principaux de ses modèles. L’expression schématique des traits met au centre du dessin architectural des dynamiques nouvelles, s’éloignant de la géométrie rectiligne traditionnelle. L’architecture moderne s’affranchit des codes jusque-là imposés par l’avancée des techniques de construction et des matériaux et trouve ainsi son expression dans les lignes courbes. Le croquis, élément central du dessin d’architecture est ainsi magnifié devenant un art noble, celui de la calligraphie. A l’heure ou la technologie et le dessin numérique sont prédominants cette réalisation remet en lumière le travail sur le papier et le mouvement de la main donnant sa courbe particulière aux traits à l’encre de Chine.

Travail 3

Ce travail est une technique mixte, mêlant des dessins aux feutres à alcool et un assemblage en carton plume. C’est un format carré de 57cm de côté, comprenant à l’intérieur 24 carrés de 10.5 cm de côté. La représentation est figurative, 24 façades colorées étant représentées, ce qui peut rapprocher ce travail du genre du paysage (urbain). Cette réalisation a pour spécificité d’être interactive, chacun pouvant modifier son aspect en faisant glisser les carreaux, à la manière d’un taquin. Ce travail doit donc être présenté sur un socle, comme un pupitre. La palette chromatique est vaste, passant des tons chauds, rouge, jaune, à des tons plus froids voire neutres comme le bleu ou le gris foncé. Ce travail fait référence à l’œuvre de Sophie Tauber-Arp par l’unique utilisation de formes géométriques rectilignes dans la construction de ces façades. Le travail de cette artiste se caractérise en effet par l’omniprésente des formes géométriques, caractéristique reprise donc ici dans le cadre de l’architecture et de la structure même du travail avec le format carré. Le fait que cette production soit interactive est pour moi une manière d’amener l’art et l’architecture à la portée de tous, comme un jeu d’enfant, dont chacun pourrait être le maître d’œuvre. Son titre Windows 24 en référence au nombre de cases.

Travail 4

Ce travail est un polyptyque de sept dessins, réalisés au criterium, tous en format paysage. Les dimensions varient : un de 42x29.7 cm, deux de 18x13 cm, deux de 15x10 cm, et deux de 9x6.5 cm. Le titre « Sous le ciel de Paris ». La représentation est figurative, le sujet étant les toits parisiens, ce qui peut donc rapprocher ce travail du genre du paysage encore une fois. Donc ce genre devient le fil conducteur, l’élément de liaison entre tous les projets. C’est une vue en plongée des toits de Paris, on distingue plusieurs plans et un jeu de perspective avec les bâtiments qui semblent se chevaucher au fur et à mesure que l’on s’éloigne du premier plan. Ce dessin est en noir et blanc, car réalisé uniquement au crayon à papier. Cette réalisation s’organise de manière à ce que le grand dessin principal soit entouré de plus petits, qui sont des zooms à différentes échelles de grossissement dans le paysage. On associe la plupart du temps Cézanne avec la Provence et le Sud. Mais le peintre a également passé de nombreuses années de sa vie dans la capitale. Il a ainsi peint certaines simples et sans histoires, racontant en peinture la vie des parisiens dans des lieux de la vie courante, loin des attractions touristiques. Dans ce travail j’ai voulu mettre en avant une facette de paris que l’on voit peu, celle des immeubles simples et de leurs toits si emblématiques. Chaque immeuble a son histoire propre, ses petits détails que l’on ne prend pas le temps de voir. En réalisant un grand dessin entouré de plusieurs plus petits, aux tailles et aux grossissements changeants, cette réalisation montre que la ville peut à la fois être considérée comme un vaste ensemble mais aussi comme un amoncellement de pleins d’édifices, chacun d’eux ayant leurs détails, leurs histoires, leurs particularités, leurs formes. Le fait de détailler autant le premier que le dernier implique presque une surcharge visuelle et l’œil ne sait pas où se poser dans un premier temps, avant d’ensuite se diriger sur les dessins annexes pour justement pouvoir capter ces détails.