Terminales - Projet Bac - Margot

Publié le par Nadine Averink

OPTION TS

J’ai décidé de travailler autour d’un objet emblématique de l’Histoire de l’Art : le miroir en me référant à deux genres traditionnels celui du Portrait et de l’Autoportrait.

Travail 1

Cette première réalisation en 2D s’intitule « Limites extrêmes ».  Ce travail est en format portrait sur un support papier de taille 40x60cm. La représentation est figurative dans la mesure où les deux éléments dessinés sont un corps de femme et un miroir. Ce dessin représente une même figure répétée X fois comme le principe des poupées russes car chaque motif s'emboîte l’un dans l’autre et diminue en taille : une femme nue dont le corps est en partie dissimulé par un miroir. J’ai choisi de réadapter l’œuvre de Magritte réalisant un « effet Droste ». L’effet Droste est un effet purement graphique qui imite l’effet optique des miroirs, en mise en abyme. Il montre alors une image à l’intérieur de laquelle apparaît l’image entière, puis l’image réduite contenant à son tour une plus petite image et ainsi de suite. Cet effet permet de montrer d’ores et déjà une des caractéristiques des miroirs : leur possibilité de refléter une image à l’infini. Comme système de présentation, ce travail pourrait être placé au centre d’une pièce d’exposition, sur un morceau de mur isolé qui permettrait alors au spectateur de tourner autour de l’œuvre. L’idée serait ensuite de disposer un miroir du même format que la réalisation à une cinquantaine de centimètre pour que le dessin puisse se refléter et créer ainsi encore une fois une mise en abyme. Le spectateur entrerait d’abord dans la salle et ne verra pas tout de suite la réalisation. Il devra donc faire le tour et se positionner derrière la réalisation pour pouvoir découvrir le miroir et le reflet (et par la même occasion le dessin).

Donc l’ensemble présenté est une installation ce principe évoque la manière dont Bill Viola met en scène ces vidéos dans des espaces spécifiques l’obscurité en moins.

Dispositif du travail

J’ai souhaité reprendre le travail de Magritte dans la mesure où il répond parfaitement à ma problématique sur le miroir et l’identité. Effectivement, l’identité de la jeune femme est cachée par le miroir tandis que le reflet de celle-ci se prolonge indéfiniment créant ainsi le jeu d’illusion et de reflet attirant l’œil du spectateur concerné.

Travail 2

Ce deuxième projet en 2D s’intitule « Le moi et l’émoi ». C’est une série de 4 dessins réalisés au fusain disposés sur un format oblong de telle manière que l’ensemble de la composition de 4 images forme une frise. C’est une mini galerie de portraits. Ce sont uniquement des portraits féminins, choix volontaire. L’élément qui rattache ces portraits à ma problématique sont les lunettes qu’elles portent. Ces lunettes miroirs permettent effectivement au spectateur de pouvoir observer l’environnement qui leur fait face, de le plonger non pas dans le regard des femmes mais dans le reflet des lunettes pour deviner où elles se trouvent. Cela paraît d’autant plus intéressant puisque ce reflet cache les yeux donc d’une certaine manière l’identité de ces femmes.  L’accent est donc mis non seulement sur l’image reflétée dans les lunettes mais l’expression, les pauses de ces jeunes femmes d’où le titre « le moi et l’émoi » (l’émoi qui renvoie notamment un jeu de mot puisqu’il pourrait être interprété comme « plusieurs moi »). Chaque image est construite de la même manière : la figure au centre se détache sur un

fond blanc. Trois éléments sont déterminants : le visage, la main et la paire de lunette avec son reflet. Les verres sont un cadre dans le cadre une image dans l’image donc un principe de mise en abîme. La scène représentée est un lieu intérieur (pièce) ou extérieur (ville ou paysage urbain). Donc deux genres en un celui du portrait et du paysage ou de la scène intimiste dite scène d’intérieur comme par ex chez les peintres Vuillard ou Bonnard. Le matériau utilisé : le bâton de fusain permet de tracer des contours fins (cerne) de travailler de grandes zones unies ou nuancées et d’estomper. Chaque figure semble ainsi apparaître ou disparaître car leurs contours sont effacés. Le sfumato est une technique picturale qui donne au sujet des contours imprécis au moyen de glacis d'une texture lisse et transparente. Le sfumato caractérise cette manière de peindre enveloppant les sujets d’une ambiance vaporeuse, d’où le rapport à la notion de fumée. Dans la pratique, c’est par l’abolition des contours du sujet, donnant alors un air imprécis, que l’on obtient cette ambiance vaporeuse. Le grand maître en la matière est incontestablement Léonard de Vinci. Pour ce travail il n’y a pas de lien direct avec l’un des trois artistes si ce n’est l’idée du cadre dans le cadre que l’on peut trouver dans certaines vidéos de Bill Viola. The Reflecting pool par exemple. La notion de cadre est aussi présente chez Carmontelle avec ses transparents présentés à l’intérieur d’une boîte et le sujet représenté : les paysages. Élément présent dans le reflet des lunettes.  Ces images seraient disposées à hauteur d’œil.

Travail 3

Ce troisième projet s’intitule « Miroir mon beau miroir » et s’appuie sur l’œuvre « Main tenant un miroir sphérique » réalisée en 1935 par Escher. J’ai repris le décor de la pièce et la main d’Escher en ajoutant une table et mon propre reflet. La main sert d’une certaine manière de socle à la boule. La technique employée est le pointillisme avec l’utilisation d’un stylo à encre de Chine. Ce procédé de dessin avec la juxtaposition de petits points est associé à un courant du même nom. La palette chromatique quant à elle, est très restreinte puisque les seules couleurs utilisées sont le noir et le blanc. Le pointillisme et le contraste créé entre le noir et le blanc permettent de renforcer les ombres et les détails. On peut notamment remarquer que la sphère produit une déformation de la pièce. Ce travail repose donc sur un jeu entre réalité, reflet et joue sur les dimensions et les ombres. PRINCIPE d’un cadre dans le cadre la sphère le 1er la main le 2e donc d’une image dans l’image (= Mise en abîme). Comme système de présentation, j’ai fait le choix de coller mon travail sur du carton plume noir puis de le surélever sur un autre carton plume de la même couleur de plus grande dimension.

Travail 4

Ce quatrième projet s’intitule « l’oubli et l’invisible ». C’est une série photographique constituée de 7 autoportraits en couleur ou en noir et blanc. On retrouve encore ici l’utilisation d’un miroir qui permet de révéler un visage. Principe du double le reflet = image dans l’image donc mise en abîme Dans certaines des photographies, le miroir disparaît pour laisser place à un vide et à un effet d’illusion comme si je faisais face à moi-même ou mon alter ego. Le titre que j’ai choisi fait donc référence à ce thème métaphysique qu’est le visible et l’invisible ou encore le mystère que représente l’esprit humain. Ce jeu de confusion est permis grâce au mouvement du visage et à l’éclairage direct sur celui-ci. Il permet d’autre part, de créer des ombres tout en accentuant le contraste du clair-obscur. Les traits du visage et l’articulation du haut du corps sont mis en avant pour donner une forme de dynamisme. Le miroir est un objet qui crée le doute, la confusion, l’ambiguïté picturale mais est aussi le parfait objet pour l’analyse du moi. Par le biais de la photographie, j’ai voulu mettre en avant la double personnalité de l’homme, son intériorité à laquelle le miroir nous donne accès. On peut aussi remarquer que le regard a un rôle très important dans ma réalisation puisqu’il permet d’instaurer une forme d’inquiétude, de questionnement. Comme système de présentation ce travail pourrait être présenté dans une pièce sombre de petite taille et les photographies pourraient être éclairées à la manière de Bill Viola lorsqu’il présente certaine de ces bandes vidéo en utilisant l’obscurité comme moyen de médiation et d’accompagnement à ses œuvres. Cette obscurité permettrait de mettre l’accent sur le regard et le message que veulent faire transmettre ces photographies.  Je me suis inspirée du mythe fondateur de l’Histoire de l’Art Narcisse et des autoportraits photographiques de Willy Ronis et de Florence Henri.

 

 

 

 

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