Terminales - Option arts : Mathéo

Publié le par Nadine Averink

Problématique : Quelle est la perception plastique du corps ou Comment faire sens-(ation) avec son corps.

A chaque travail le croquis pour la présentation et la scénographie de l’exposition du projet. En conséquence chaque projet correspond à une salle d’exposition.

 

SALLE N°1 / LA VUE (1) : « REGARDE-TOI »

Il s’agit d’une vidéo de 30 secondes (logiciel iMovie) constituée d’un fond sonore (bruitages : porte grinçante, hélicoptère de détresse, et de ma voix parfois déformée qui énonce « bienvenue au parcours des sens/corps »). C’est le travail introductif. La technique utilisée mêle plusieurs photographies, on peut parler de vidéo-montage.

La Vue.

Composition :

Pour la composition on peut observer une alternance de photographies numériques et d’écrans noirs par fondu, rythme très rapide puis plan noir, apparition furtive/surprise d’images (effet de ralenti ou d'accéléré), espace suggéré par la lumière projetée sur le mur (intérieur, lieu intime), dominance du noir et blanc, mouvements de danse aléatoires. Saturation d’informations.

L’écran noir peut évoquer un procédé cinématographique : le fondu au noir. Au cinéma, un fondu est une transition entre deux plans, deux images. J’ai relevé plusieurs références artistiques qui prennent pour titre cette expression :

Fondu au noir (Fade to Black) est un film américain réalisé par Vernon Zimmerman en 1980.

Fondu au noir est un téléfilm allemand réalisé par Sophie Heldman en 2010 et diffusé pour la première fois en France sur Arte le 22 juin 2012.

Fondu au noir est une chanson de Cœur de pirate.

Interprétation :

Invitation à l’introspection sensuelle par le lâcher prise des perceptions physiques, la danse est le premier moyen physique de s'exprimer profondément, bandeau sur les yeux, les yeux sur le ventre : faites confiance à votre corps comme un tout.

Références artistiques :

-              Auto-mise en scène du duo Gilbert et George

-              Clip-vidéo d’Asaf Avidan et les Mojos pour leur titre Reckonning song

-              Titre musical Acid rain de Lorn (sur lequel je danse)

-              Danse Dada du Cabaret Voltaire

-              Danse contemporaine (Pina Bausch, Marie-Claude Pietragalla, Voguing)

-              The Sleep of Reason de Bill Viola

L’exposition de 2011 intitulée “Danser sa vie” au Centre Pompidou met en scène la danse, mêlant les médiums pour privilégier l’immersion du spectateur, le plongeant, grâce au film, au plus près des corps en mouvement.

Présentation :

Ce travail vidéo serait projeté sur un mur blanc, l’entrée du spectateur déclenche le visionnage.

 

SALLE N°1 / LA VUE (2) : « REGARDE-MOI »

C’est une  série de 10 photographies numériques, impression sur papier de dimensions 4x5cm (format portrait) ou 5x2cm (format paysage). Les modèles photographiés (dont moi-même) sont maquillés.

Composition :

Portraits double (avec autoportrait) – mise en scène théâtrale avec maquillage, figures au centre de l’attention, de l'ordre du happening - plans en pied ou américain – angles de vues variés, espace visible suggéré par les lignes de fuite (impression espaces réels : lieux intimes cf. miroir ou publics cf. métro, circuit quotidien). L’aspect narratif est important, il s’agit d’une suite, une séquence de scénettes.

Ce travail relève de la performance et parce que nos corps sont maquillés on peut établir un lien avec le théâtre japonais ou les performances de Liu Bolin. Les auto-filmages de Pierrick Sorin qui ont un côté burlesque m’ont inspiré aussi tout comme les dispositifs de présentation des photographies de Carole Benzaken.

Happening : forme de spectacle qui suppose la participation des spectateurs et qui cherche à faire atteindre à ceux-ci un moment d'entière liberté et de création artistique spontanée. Apparition spontanée et désordonnée, dans un groupe, de mouvements divers, d'opinions inattendues, etc.

Le terme provient ici directement de l'anglais "to perform" dont il est la traduction littérale signifiant "interpréter". La performance artistique se comprend donc comme une manière particulière de (se) mettre en scène.

Interprétation :

L’apparence fait de toi un objet de divertissement et d’attention pour un autre, que tu désires ce regard ou non (besoin contemporain de plaire, d’originalité)

Références artistiques :

  • Geisha, le crépuscule des fleurs, documentaire de Romain Guélat (Devenir une geisha aujourd'hui ; qu'est-ce que ça signifie ?)
  • Mukha, Anvers (1997), installation d’un brouillard lumineux (in situ) de Veronica Janssens
  • Oscar Munoz, intérêt pour la présentation photographique
  • Liu Bolin, camouflage au sens figuré
  • auto-filmages de Pierrick Sorin : dispositifs interactifs, scénographie théatrale
  • Carole Benzaken “faire du cinéma en peinture”

 

Présentation :

Pour présenter cette série photographique il faudrait disposer d’une salle avec la diffusion de fines particules d’eau pour évoquer une forme de brouillard, les impressions photographiques sont suspendues aux murs de manière dispersée, ce qui implique la performance du spectateur à la recherche des images.

 

 

Ann Veronica Janssesns se base sur l’expérience sensorielle de la réalité à travers des installations et des environnements immersifs ou des sculptures pour lesquels Dans sa pratique, elle utilise des brouillards artificiels. Pour conclure cette réalisation mêle plusieurs domaines artistiques et s’inspire spécifiquement de l’univers cinématographique et théâtral.

 

 

Terminales - Option arts : Mathéo

SALLE N°2 / LE GOÛT: «GOÛTE-MOI»

Il s’agit d’une série de photos numériques qui représentent des portraits. On retrouve donc un genre déjà utilisé précédemment.

Le recours au médium photographique est d’évidence puisque j’associe au modèle qui pose de la nourriture. C’est un déchet putrescible et contrairement à Anselmo artiste de l’Arte Povera qui assemble un socle et une salade verte (Sans titre, Anselmo, 1968-86 : salade entre 2 blocs de granit, dispositif évolutif (dessèchement de la salade qui va faire tomber le petit bloc de granit) qui se dégrade et doit être renouvelée régulièrement par le centre Pompidou qui la présente, je souhaitais conserver une éternelle fraîcheur grâce à la photographie qui fixe le temps.

Références artistiques :

-              Le film de Marco Ferreri, La Grande bouffe

-              Franc Fernandez, designer de mode (robes de viande)

-              Les banquets « eat art » : Daniel Spoerri /

-              Dîner cannibale : Claude et François-Xavier Lalanne / Galerie Fraich’attitude

 

 

La série des diptyques photographiques seraient présentées de manière immuable avec les images accrochées au mur à l’instar des tableaux-pièges de Spoerri, le spectateur serait invité à déguster l’assiette présentée devant lui.

 

 

 

SALLE N°2 / LE TOUCHER : « TOUCHE-MOI »

Ce projet est constitué d’impressions de photographies numériques sur textile (papier transfert). On peut parler du procédé de décalcomanie.

Composition :

Le support est un drap froissé de dimensions 230x290cm. Série de sept macro-photographies numériques y sont imprimées en deux colonnes symétriques : une colonne de quatre et une colonne de trois. Gros plans et très gros plans du corps humains le hors champ. Je cherche à proposer des perceptions inédites au spectateur. 

Les prises de vue sont plutôt inattendues : travail sur la lumière (surexposition), le reflet (eau) et la matière (épiderme, poils, rougeurs). Décalcomanie de ces photos grâce à du papier transfert : impression sur ce papier puis j’ai repassé du papier sur le textile.

Interprétation : Dans le sens commun, le toucher et le corps mènent à l’érotisme, l’intimité. Le textile est marchand de sensations. Le drap conforte cet aspect : il est froissé car il est utilisé, il évoque le lit et donc un lieu intime. Contraste avec des photographies aux angles et prises de vues étonnantes : découverte de son corps. Disposition des photos suggère l’idée d’une collection de moments intimes. Le manque d’une photo signifie qu’il y d’autres moments à venir.

Références artistiques :

  • Ulla von Brandenburg
     
  • Sheila Hicks
     
  • John Coplans
     
  • Sophie Taeuber-Arp et l’art concret

Présentation :

Le spectateur se déchausse à l’entrée de la salle. Les murs et le sol de la salle sont recouverts de draps tendus et de couette comme un cocon de coton. Il y aussi au sol des coussins. Au milieu de ces draps, il y a au centre de la pièce le drap avec les photographies. Le spectateur est libre et même intuitivement invité à toucher les photos.

 Pour le rapport au corps la matière coton et le transfert des images sur ce support doivent contraster : doux au toucher pour le coton et lisse pour les transferts. Ce travail relève du domaine de l’occupation d’un espace, c’est une installation.

 

 

 

SALLE N°5 / L’OUÏE : « ÉCOUTE-TOI & MOI »

 

Il s’agit d’une vidéo de 1min36s (logiciel iMovie), fond sonore (bruitages issue d’une banque de données du logiciel, enregistrements personnels, musique Acid Rain de Lorn.

L'Ouïe

Composition :

Superposition de sons, bruits, musique. Bruitages de la vie quotidienne : téléphone, sirène de police, tic-tac de l’horloge, voiture, sonnerie, radio, machines à sous. Bruitages naturels : criquets, nage dans un lac, pluie (ou douche).  Bruitages humains : souffles, voix, halètement, chahut d’enfants, rires, battements de cœur, applaudissements, mastication.

Interprétation :

Se concentrer sur les sons, comment les perçoit-on ? Sont-ils nouveaux à l’écoute ou bien évocateurs ? Sont-ils troublant dans leur superposition et leur interprétation ? Créer une forme de bande-dessinée musicale : son raconte une histoire différente à chacun (joie, angoisse, peur, surprise, ...). Perturber l'appréhension naturelle du bruit par l’oreille humaine. Reconnaître ce qui humain, ce qui ne l’est pas : écoute-moi demande plus d’attention sur le “dehors”, écoute-toi demande plus d’introspection sur notre corps

Références artistiques :

-              Bill Viola

-              Le Grand Orchestre des Animaux à la fondation Cartier

-              City Life de Steve Reich

-              Installations sonores de Dominique Petitgand

-              ASMR

Présentation :

Salle complètement noire. Son diffusé par des casques mis à disposition du spectateur : pièce dans le silence, bande sonore diffusée en boucle de la même façon dans chaque casque.

 Le son est en lien avec l’espace donc il peut relever du domaine de la sculpture ou de l’installation. Le souffle perceptible est le mien, on peut parler d’autoportrait-sonore.

 

 

SALLE N°4 / L’ODORAT : « SENS-MOI »

Pas de photographie de la réalisation.

C’est une série de peintures sur cartons plume de dimensions 19,5x22, 5cm avec au verso une photographie et un nom par carton.

Composition :

Série de peintures abstraites d’inspiration impressionniste. Sur chaque carton, selon l’impression que donne l’odeur, il y a une variation de la palette chromatique et une modification de la quantité de matière. Effet de matière brumeux par mouvements et empreinte du pinceau et des doigts. Au verso, la photographie du coude du modèle (zone odorante accessible) et son prénom.

Interprétation :

Découvrir l’autre par son odeur corporelle, l’autre peut-être attiré par celle-ci comme par des phéromones. Puis traduire plastiquement cette odeur : comment un prénom, une photographie d’un coude et une traduction plastique peuvent-ils nous renseigner sur une personne, sur sa personnalité et son mode de vie ? 

Références artistiques :

Dispositif de Véronique Béland, As We Are Blind à l’exposition la belle vie numérique, la fondation EDF

 

Présentation :

Cartons alignés sur des fines étagères. Dispositif expérimental et interactif : le spectateur est invité à photographier le coude d’un autre spectateur, imprimer une étiquette à son nom et traduire plastiquement l’odeur du coude de la personne concernée. La collection de cartons est donc enrichie par les spectateurs.

Je me centre vraiment sur les sens physiques, en filigrane il est question d’un genre celui de l’autoportrait, le fait de demander à un modèle n’est pas chose aisée alors se prendre soi-même offre des perspectives sur l’appréhension physique de sa propre identité. A l’origine la peinture concerne un seul sens, depuis le 20e les artistes questionne notre appréhension du monde avec plusieurs sens, la première implication est pour l’artiste de solliciter la participation du spectateur. Dans ma problématique c’est plutôt appréhender ou apprendre SON corps et pas le monde, ainsi je m’éloigne du genre des Vanités intimement lié à celui de la Nature Morte. J’aime beaucoup la participation de spectateur qui dépasse le simple regard, c’est ce qui donne je crois vie aux œuvres.

 Mes références globales qui m’ont mené à cette problématique

  • Spectacle La Grenouille avait raison mis en scène par James Thierrée
  • Méthode psychologique Vittoz (contre les troubles de l'attention, se focaliser sur les SENSations qui nous entourent)
  • Présentation sensorielle et spectaculaire : Robert Irwin et Yayoi Kusama

 La scénographie pour mes travaux est primordiale elle fait partie intégrante de ma problématique sur l’exploration ou l’exploitation des sens et de l’artiste (moi) et du spectateur. La résonance des titres est une récurrence pour la présentation c’est comme une mise en abîme comme avec la salle 1 qui concerne la Vue

1- la vidéo “Regarde-toi”

2- série geisha “Regarde-moi”

Pour la salle 3 - L’ODORAT, le titre des images est “Sens (sans?) -moi”.  Cette façon de jouer avec les titres évoquent le travail des surréalistes et les jeux de mots de Marcel Duchamp par exemple le titre de sa peinture sur verre est La mariée mise à nu, par ses célibataires même.

Publié dans Terminales

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