Musée Maillol - Hyperréalisme, Ceci n’est pas un corps
Sortie avec les élèves de 1e de l’enseignement de spécialité et de l’enseignement optionnel
Texte rédigé par Éléanor Barbey et Anna Larrieu, deux élèves de l’enseignement de spécialité arts plastiques en classe de 1e, à partir de la visite au musée Maillol effectué le vendredi 27 janvier 2023 pour l’exposition « Hyperréalisme, Ceci n’est pas un corps ».
Une quarantaine d’œuvres, six sections et une ligne du temps, s'intéressent aux multiples formes de représentation du corps dans l’histoire de l’art. Le vaste champ des possibles exploré par les artistes hyperréalistes est ainsi à découvrir. Chaque section s’articule autour d’un concept formel, fournissant les clés de compréhension nécessaires pour appréhender les œuvres. Un condensé du mouvement hyperréaliste qui révèle à quel point la représentation de l’humain a toujours été sujette à évolution.
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Si Rodin fut accusé à tort de moulage sur nature tant l’Âge d’Airain était réaliste, l’on peut ici se demander si nous ne sommes pas face au vivant. Entre les mains veineuses d’une vieille femme portant la fragilité d’un corps d’enfant contre son cœur chez Sam Jinks, les gouttelettes dispersées sur la peau humide d’une nageuse au repos avec Carole A. Feuerman ou les fragments de corps de Valter Casotto, tout concorde : le spectateur, sceptique ou conquis, est transporté au bord du réel. Dès la première salle, la magie opère. Dans la pénombre, de dos, appuyée contre le mur, ses bras et sa tête dissimulés dans son pull, Caroline se mêle aux visiteurs, qui s’en approchent avant d’avoir un mouvement de recul. Œuvre de Daniel Firman, ce personnage en résine introduit la première section, articulée autour des figures de John DeAndrea et de Duane Hanson, considérés, avec George Segal comme les pionniers de la sculpture hyperréaliste. L’illusion est parfaite et l’effet garanti. Tout au long de cette visite aux formes changeantes, le spectateur s’expose à toutes sortes d’émotions et de sentiments variés, passant de la surprise au trouble, de l’étonnement au malaise. L’exposition nous invite également à nous interroger sur la condition humaine, en remettant toujours plus en question notre rapport au réel.
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Cette exposition itinérante a été présentée à Bilbao, Canberra, Rotterdam, Liège, Bruxelles et Lyon. Elle est aujourd'hui au cœur du musée Maillol. Son titre, en partie emprunté à une œuvre picturale La Trahison des images de René Magritte, exprime l’idée que plus on cherche à se saisir du réel, plus il s’éloigne. Le parcours, à découvrir dans un musée consacré à l'œuvre du sculpteur Aristide Maillol (1861-1944), place ainsi le mouvement hyperréaliste dans une histoire séculaire de la sculpture et confronte deux approches de la représentation du corps l’une extrêmement réaliste et l’autre au-delà du réel.
Photos Nadine Averink