Le 59 Rivoli - Ateliers d'artistes

Publié le par Nadine Averink

Sortie au 59 (Jeudi 6 et vendredi 7 Avril avec les élèves de 1e)

Entrée du 59

Le N°59 rue de Rivoli à Paris est un aftersquat d’artistes légalisé officiellement le 9 novembre 2009 par le maire de Paris Bertrand Delanoë. Lieu de créations et d’expérimentations singulier, il est ouvert tous les jours de 13 à 20 heures, les spectateurs sont invités à venir contempler les artistes à l’ouvrage et leurs créations en toute gratuité. Leur regard est constamment sollicité car l’ensemble du lieu du sol au plafond en passant par la cage d’escalier, transformé en cimaise géante, comme le signale dès l’arrivée la façade de cet immeuble haussmannien où trônent des portraits géants ultra colorés de l’artiste César Lombardo alias cesarcez16. Chaque étage de l’immeuble est composé de quatre à six ateliers différents, et propose autant d’univers singuliers que d’artistes présents. Pour y exposer, il faut répondre à l'appel à candidatures 

Fresque de Maria Pena

du Collectif associatif d'artistes "Chez Robert, Électron libre". Après évaluation des dossiers, chaque résident sélectionné se voit attribuer un atelier pour une durée de trois mois, renouvelable une fois. En contrepartie, chaque artiste s'engage à travailler sur place plusieurs jours par semaine et à assurer ponctuellement l'accueil des visiteurs au rez-de-chaussée. Les visiteurs peuvent donc découvrir les coulisses de la création mais surtout échanger avec les résidents. Ce dialogue, les élèves de 1e ont pu l’établir et découvrir les productions d’Arthur Capmas, Alexandre Segura, César Lambardo, Luigi La Ferla et Céline Achour.

Alexandre Segura

Alexandre Segura est un dessinateur passionné, un fou du corps humain, de la forme anatomique et de la morphologie, dans son travail, il procède par opposition, il confronte le blanc écarlate du papier à la noirceur complète du fusain pour mieux mettre en valeur les déformations, les exagérations, ou les torsions de ses personnages. Mais s’il trace ses traits à la mine de plomb c’est toute une nuance de gris qui s’affrontent pour mieux révéler les détails monstrueux de corps hybrides mi-homme/mi animal où des paires d’yeux multiples interrogent le regard inquisiteur du visiteur.  

Arthur Capmas

Arthur Capmas, est peintre, dessinateur et graveur. Il travaille actuellement sur des illustrations pour accompagner le texte du Livre de la jungle de Rudyard Kipling, les diverses adaptations qui en ont été faites ont contribué à rendre ses personnages et décors, des éléments familiers, intimes, amicaux. Tous les élèves identifient aisément le visage le visage de Mowgli, les silhouettes de Baloo et Bagheera, les colonnes en ruines de la jungle. Mais Arthur Capmas offre une nouvelle perspective avec ses dessins en grands formats, le spectateur plonge littéralement dans les méandres de la forêt indienne où lianes et plantes s’entortillent autour des

Luigi La ferla

architectures détruites évoquant les folies du 18e siècle, les mausolées de Tombouctou ou les églises gothiques. Il saisit avec justesse dans toute leur complexité les formes animales, végétales et humaines pour proposer une imagerie enchanteresse.

Luigi La Ferla maître mosaïste propose un ensemble de portraits colorés sensibles, composés de petits fragments de tesselle qui oblige à suspendre un instant le temps car cette technique reste inchangée depuis l’époque romaine et byzantine. Parfaitement maîtrisée par l’artiste, elle lui permet de représenter une galerie de portraits universels ou intimistes avec des références à l’art naïf et au style du Douanier Rousseau. A travers eux on peut identifier l’artiste lui-même.

Céline Achour

Les représentations de Céline Achour proposent un monde singulier et onirique. Sa peinture est figurative, narrative, à la frontière du surréalisme comme ont pu le remarquer les élèves qui ont cité les noms de René Magritte, Salvador Dali ou Francis Picabia, après avoir observé les toiles exposées dans l’espace de son atelier. Les figures qui animent celles-ci semblent empreintes de mélancolie, cette impression est confortée par les décors extérieurs ou intérieurs très hiératiques et silencieux à la palette chromatique vive et colorée qui traduisent parfaitement les ambiances que l’on retrouve dans les rêves.

Photo de l'entrée du 59 : Nathan Schneider-Salma

Photos Nadine Averink

 

Publié dans Sorties

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