Terminales - Projet Bac - Andréa

Publié le par Nadine Averink

Andréa

Dans l’objectif de cet oral de spécialité, le fil conducteur de mes pratiques cette année porte sur la destruction. J’ai choisi la destruction puisqu’elle évoque son antinomie (ou opposition totale) de ce que tout artiste utilise pour toute œuvre : la création. En effet, je trouve cette notion intéressante puisqu’historiquement ou traditionnellement la création est le principe thématique de base dans de l’art : on ne réalise pas sans créer, sans penser. Pourtant de nombreux artistes travaillent et créent par le biais de la destruction ainsi j’interroge à travers mes vidéos, peintures (etc.) le geste destructeur qui devient un fil créateur.

 

-Production 1 : « Destruction Naturelle », format numérique, vidéo, 1 min 31.

Il s’agit d’un plan fixe d’une durée d’une minute trente. Le cadrage en gros plan et l’absence totale de décor concentre toute l’attention du spectateur sur mon visage. Le plan serré suggère un enfermement de la figure. Le maquillage représente un fond nuageux et hostile représenté par les teintes sombres. L’ensemble d’éclairs vient alors scinder le visage tout en ajoutant une certaine dynamique dans la mesure où il donne une impression de mouvement et illumine le tout. C’est ce plan, constitué de deux principaux éléments visibles qui se présentent au premier instant et définit la première impression du spectateur. Le maquillage en lui-même n’est pas la seule partie de la pratique puisque la mise en scène joue aussi son rôle. Elle est constituée de trois éléments un fond noir, un personnage féminin et un filet d’eau. La bande sonore constituée de plusieurs extraits illustre d’une certaine manière les images puisque l’on peut entendre clairement le bruit d’une forte pluie accompagnée de celui du tonnerre. Le claquement du tonnerre arrive par intermittence sur toute la durée du film. Cet élément est particulièrement important puisqu’à chaque flash, le maquillage se détériore. Les espacements des bruits du tonnerre donnent un rythme (ou saccadent) tout comme le clignement des yeux, l’image des éclairs se dégradent elles apportent une dimension temporelle. Ce qui est perçu du point de vue visuel s'actualise auditivement. Le son diégétique celui de la prise de vue (l’eau qui coule) se double d’un son extradiégétique symbolique le bruit de l’orage qui gronde. Les perceptions (vue d'abord, ouïe ensuite) se changent en sensations physiques. J’utilise les couleurs pour leur pouvoir symbolique ainsi les couleurs sombres noires, brunes et rouges expriment un sentiment négatif, de mauvais présage (appréhension) et donc de destruction. Par contraste des zébrures blanches donc claires viennent illuminer cet espace qui selon moi traduit un ciel orageux.

- Production 2 : « Paysage(s) ? », peintures, format triptyque, 20x25cm

Ma pratique intitulée « paysage(S) » se constitue de trois tableaux reliés entre eux. C’est un triptyque et cet ensemble forme en réalité une suite puisqu’elle représente un seul et même paysage sous différentes phases progressives de sa destruction. On remarque une certaine continuité puisque le paysage se détériore par phases (1 phase = un tableau). J’utilise la technique de l’empâtement donc le simple dépôt de la peinture directement sur la toile sans chercher à modifier sa forme ou son apparence. Ces trois tableaux sont donc ressemblant par le paysage représenté mais diffèrent par leurs palettes chromatiques éloignées :

                -Le premier représente un paysage aux couleurs aux tons clairs : blanc, bleu ciel, rose, jaune, … La rivière au bleu pure, le soleil illuminant les montages et les fleurs. Il est enjolivé, idyllique.

                -On distingue quelques changements flagrants sur le deuxième : la rivière se noircit, le ciel s'obscurcit et les fleurs sont déjà fanées. La palette chromatique utilisée ici présente ainsi des teintes bien plus assombries que le premier tableau ce qui intensifie l’hostilité du panorama qui se dresse.

                -Le dernier tableau clôture ce processus de destruction progressive par un flagrant noircissement de la palette. Il incarne donc le paysage chaotique final : un ciel rouge écarlate, une rivière polluée et noircie, une terre amochie aux fleurs qui se dégradent ou bien encore des montages ardus. C’est donc ce tableau qui fait la finalité de la pratique d’où son aspect dégradé et non soigné.

On peut donc parler d’un dispositif qui évoque davantage la sculpture que la peinture puisque l’objet du triptyque n’est pas accroché au mur comme un tableau mais disposé sur un socle en conséquence il devient un volume, plus un objet en 3D qu’une image bidimensionnelle. J’ai donc souhaité un lieu d’exposition sobre et immaculé de blanc pour mettre en avant le projet puisqu’assez petit.

- Production 3 : « Révélation progressive », format numérique, vidéo, 35s

Ma pratique intitulée « Révélation progressive » est une vidéo en stop motion. Pour le fil narratif on distingue 3 parties : l’apparition du papier journal, l’apparition des mots suggérant le chaos et enfin la destruction de la surface en elle-même par le feu. L’évocation de la destruction est de plus en plus forte : d’abord de simples matériaux déchirés jusqu’à la destruction par le feu ravageur amenant la fumée puis la disparition. Les mots peints en noirs se détachent très nettement du fond-support (le papier journal)

-Dossier d’accompagnement : livret constitué d’un ensemble de dessins, peintures, collages (formats A4, 24x32 et A3).

-Carnet de travail

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