Musée de l'Orangerie - Monet/Hockney
Sortie en Janvier 2022 avec les élèves de terminale de l’enseignement de spécialité pour l’exposition temporaire intitulée David Hockney. A Year in Normandie ainsi que la découverte des deux salles ovales spécialement conçues par Claude Monet pour son œuvre majestueuse intitulée Le cycle des Nymphéas.
Ce cycle des Nymphéas qui occupe Claude Monet durant trois décennies, de la fin des années 1890, à sa mort en 1926, à l’âge de 86 ans est l’une des œuvres du programme a étudié pour le baccalauréat. Ce cycle est inspiré du jardin d’eau qu’il a créé dans la propriété de sa maison de Giverny en Normandie. Il aboutit aux ultimes grands panneaux donnés par Monet à l’Etat en 1922 et visibles au musée de l’Orangerie depuis 1927. Le dispositif du musée a été entièrement pensé par l’artiste lui-même : une frise panoramique se déployant presque sans rupture et enveloppant le spectateur dans deux salles elliptiques. Une installation unique pour huit compositions réalisées à partir de différents panneaux assemblés les uns aux autres. Ces compositions possèdent toutes une hauteur égale (1,97 m) mais sont de différentes largeurs afin d’être réparties sur les parois courbes des deux salles. La présentation de cet ensemble s’est faite selon sa volonté en lien avec l’architecte Camille Lefèvre et avec l’aide de George Clémenceau président du Conseil de 1906 à 1909 puis de 1917 à 1920. Les formes, les volumes, la disposition, les scansions et les espaces entre les différents panneaux, le parcours libre du visiteur par le biais de plusieurs ouvertures entre les salles, la lumière zénithale du jour tout est longuement médité par le peintre impressionniste. Les dimensions et la surface couverte par la peinture environne et englobe le spectateur sur près de 100 mètres linéaires où se déploie un paysage d'eau jalonné de nymphéas, de branches de saules, de reflets d'arbres et de nuages, donnant « l’illusion d'un tout sans fin, d'une onde sans horizon et sans rivage" selon les termes mêmes de Monet. Les peintures et leur disposition font écho à l’orientation du bâtiment respectant les teintes de scènes de lever de soleil à l’est et de crépuscule à l’ouest matérialisant ainsi la représentation d’un continuum de temps dans l’espace.
Espace méditatif à souhait, les élèves ont pu expérimenter le vœu de silence propice à la contemplation de ces œuvres.
La deuxième partie de cette visite a concerné une œuvre monumentale de l’artiste britannique David Hockney. Confiné dans sa maison normande en mars 2020, David Hockney réalise une frise peinte sur iPad, mesurant quatre-vingt mètres de long et dépeignant le renouveau immuable de la nature. Alors que notre monde moderne s’immobilise, la peinture digitale lui permet de réaliser rapidement et avec dextérité une centaine d’images.
Des différentes nuances de vert dans les arbres aux bleus du ciel ponctuée ça et là de points jaunes, rouges, violets il réalise une vraie ode à la Nature inspirée de la démarche des impressionnistes dont la principale source d’inspiration reste la lumière et ses reflets en perpétuel mouvement.
Si le projet de l’artiste au départ est de dépeindre sous la forme d’un cycle narratif l’arrivée du printemps durant le confinement, celui-ci s’achève et le printemps laisse place à l’été, à l’automne puis à l’hiver.
Hockney représente alors une année entière. Le résultat donne une explosion de couleurs et de lumière sur une frise géante où les changements climatiques se déclinent en aplats juxtaposés aux accents pop contrastant fortement avec les teintes opalescentes de Monet.
Photos Nadine Averink.