Centre Pompidou - Pierre Bismuth
Sortie au Centre Pompidou en Octobre 2021 pour l’exposition de Pierre Bismuth intitulée « Tout le monde est artiste mais seul l’artiste le sait ».
Les élèves de terminale de l’enseignement de spécialité ont pu découvrir l’artiste et plasticien Pierre Bismuth qui utilise dans ses créations extraites de films, œuvres d’autres artistes ou images trouvées. Seul artiste français à avoir été distingué par un Oscar pour le scénario de « Eternal Sunshine of the Spotless Mind » (décerné conjointement à Pierre Bismuth, Michel Gondry et Charlie Kaufman en 2005), il était à l'honneur au Centre Pompidou avec cette exposition protéiforme qui mêle des œuvres emblématiques de l’artiste français à d’autres spécialement conçues pour l’occasion.
Pierre Bismuth ne privilégie pas de domaine d’intervention, mais utilise volontiers des extraits de films ainsi que des œuvres d’autres artistes ou des images trouvées. Pierre Bismuth, moyennant diverses stratégies de détournement, a placé une part importante de son œuvre sous le signe du cinéma.
Deux œuvres nouvelles marquent cette exposition : L’automobile Saab ayant appartenu à un grand collectionneur d’art conceptuel dont la sellerie, entièrement refaite, s’orne désormais de la liste des artistes qui figuraient dans ladite collection, et le
Chocolat Pierre Bismuth, des tablettes de chocolat fabriquées à partir d'une recette de l'artiste. Pierre Bismuth avec cette œuvre devient artiste chocolatier, probablement l’œuvre la plus originale rencontrée par les élèves puisque les tablettes sont gratuitement mises à la disposition des visiteurs. L’artiste explique à ce propos : “Si le public de l’art ne peut échapper à son rôle de consommateur culturel, alors autant manger du bon chocolat.” Aucun des élèves présents n’a voulu contredire celui-ci. De plasticien l’artiste devient chocolatier et pose aux élèves la question : qu’est-ce qu’un artiste ?
En 2019, P. Bismuth se lance dans le métissage de drapeaux : une partie renvoie au pays d’origine de migrants, l’autre au potentiel pays d’accueil. Pour cette exposition, il reprend cette idée en mélangeant le drapeau français et celui du Rwanda pour évoquer le génocide qui s’est déroulé au Rwanda et qui questionne le rôle de la France source de controverses et de débats entre les deux pays.
Mais parce qu’elle correspond bien souvent à un souvenir d’enfance, la plus fascinante, pour ces élèves de terminale a été Jungle Book Project (2002) : chacun des 19 personnages du dessin animé de Disney parle une langue différente, mais ils l’ont à peine remarqué tellement ce film est familier pour eux. La scénographie de l’espace de visionnage du film proposait de s’allonger sur de confortables coussins. L’ambiance feutrée, l’éclairage tamisé, tous les ingrédients pour replonger en hébreu, en anglais ou égyptien dans cette histoire charmante aux accents internationaux.
« C’est précisément cette double qualité à la fois d’étrangeté et d’évidence qui est au cœur de l’œuvre de Pierre Bismuth », commente Jean-Pierre Criqui, commissaire de l’exposition.
Photos Nadine Averink