Terminales - Projet Bac - Joséphine

Publié le par Nadine Averink

Le fil conducteur de mes réalisations est le reflet. Ce terme évoque un phénomène physique, celui de la réflexion mais il peut avoir aussi d’autres sens littéraire ou philosophique ou poétique ainsi les yeux deviennent le reflet de l’âme pas comme on peut le comprendre au travers de cette citation :

“Un paysage ne ment pas, mais le regard le déguise, ce qui le rend toujours différent, comme s'il devenait un reflet de notre état d'âme”. La Maison des chagrins (2013) de Victor Del Arbol.

Un motif ou un matériau accompagne pour moi d’évidence le reflet c’est le miroir. Il est donc soit sujet de représentation ou bien objet de présentation au travers de mes travaux. De nombreux artistes ont nourri mon travail parmi les plus importants : J-M Ocelot, Pistolleto, Pierre-Laurent Cassière, Sophia Collier Junes Ahrens, Marie Leydier.

Travail 1

C’est une installation qui se compose d’une sculpture et de deux chaises. L’ensemble s’inscrit dans un espace rectangulaire d’environ 4m2 (2,7m sur 1,2m c’est plutôt 3 m² et quelques). La palette chromatique de ce travail dépend du milieu dans lequel il est inscrit dans la mesure où le matériau du miroir est omniprésent. Cependant, une dominante de gris est perceptible. Les éléments sont placés de manière linéaire dans l’espace, comme une frise.

 

 

Cette installation est participative par la présence de chaises et d’une sculpture avec une porte invitant le spectateur à entrer dans l’enceinte de la sculpture. Le principe de mise en scène et de théâtralité est important il est constitutif de l’œuvre. L’élément principal la sculpture un polyptyque de forme octogonale composé de 8 panneaux la hauteur de ces derniers renvoie à un autre travail (le n°4) se transforme en un espace clôt ainsi on peut la qualifier de sculpture-environnement-architecture. Cette association entre les catégories est l’une des caractéristiques de mon travail. L’architecture est un domaine qui me passionne. Le spectateur une fois à l’intérieur est confronté à la démultiplication de son image.  Je me suis inspirée des installations -miroir de Yahoi Kusama. Au centre Pompidou, Yayoi Kusama a exposé deux installations aux miroirs où le visiteur se perd. "Jouant sur la perte de repères par des effets de reflets et de lumières, ces chambres de méditations invitent à s'interroger sur la place de l'homme dans le cosmos. La première boîte à miroir se nomme Dots obsession. Le deuxième environnement s’appelle "Infinity mirror room filled with the brillance of life", (Salle des Reflets Infinis pleine de l’Éclat de la Vie).  Ces titres m’ont inspiré celui de mon travail « RDV avec soi-même » dans celui-ci il y a un indicateur temporel avec l’idée d’un RDV pour le spectateur immergé dans l’œuvre.

 

 

 

Travail 2

C’est un dessin réalisé au fusain, et au pastel. Les couleurs sont principalement du blanc, du noir et du gris la palette est sombre, c’est un format Raisin. Le sujet de représentation est celui d’un visage se reflétant dans un miroir brisé. Le visage est décomposé en plusieurs parties. Associé à ce travail graphique une feuille miroir et un système d’éclairage, l’ensemble forme donc une installation. Le spectateur peut à sa guise déplacer la source de lumière pour créer des jeux de lumière sur la surface de la feuille dessinée. Avec Le titre « Immersion réflective » j’ai voulu insister sur le fait que le spectateur se retrouve absorbé par cette installation par l’étendue des reflets qui donnent une nouvelle dimension à ce travail. En effet, la lumière dégageant de l’ensemble enveloppe tout ce qui entoure cette proposition. De plus, par l’illusion de profondeur donnée par la présence du miroir au sol, le spectateur peut se sentir plonger dans le reflet du dessin. Le dessin représente un visage se reflétant dans un miroir fragmenté ce qui entre en contradiction avec le miroir lisse et entier proposé, positionné sur le sol. Le spectateur en se penchant peut voir son reflet non fragmenté. Cette contradiction est intéressante dans la mesure où elle peut devenir l’objet de réflexion du spectateur. Principe de mise en abîme d’une image dans l’image la figure dessinée se reflète tout comme le visage du spectateur mais surprise son propre reflet est intégral d’où sa stupeur. Le mot réflexion pouvant traduire la pensée (réfléchir) de ce dernier où bien la lumière.

 

 

 

Mélusine de Ivan Navarro est une structure en forme de puits où le mot « water » se reflète infiniment dans les profondeurs de celui-ci. Par la présence de ce mot faisant référence à un univers aquatique ainsi que le domaine du reflet et donc par incidence celui du miroir cette œuvre peut être mise en relation avec mon travail. L’autre lien pourrait être les jeux de lumière de Charlotte Gautier Van Tour.

Travail 3

Schéma de présentation

S’il s’agit d’un objet physique la démarche, le processus de réalisation est important comme peut en témoigner ma vidéo où je me filme entrain de peindre. Sur la surface du miroir sont représentés 23 autoportraits ce nombre peut évoquer l’idée des esquisses préparatoires des croquis avant une œuvre finale ou les dessins de Charles Le Brun. Je n’utilise pas le ton local mais des couleurs froides notamment le bleu, le vert, le violet même si parfois le visage est rose ce qui évoque le fauvisme. Comme le tableau de Matisse intitulé Femme au chapeau (1905). Les visages deviennent des motifs démultipliés comme un papier peint. Ce sont des visages simplifiés avec uniquement la face et les cheveux. Leur répétition et leur disposition sur l’ensemble du support donne un rythme, un mouvement. L’absence de cou donne une sensation d’étrangeté, un sentiment de malaise, presque d’horreur si on pense aux têtes réduites des shuars du Pérou. La trace du geste, l’importance de la touche, le style peuvent faire penser à Baselitz ou à l’expressionnisme. Habituellement le miroir est l’accessoire qui permet au peintre de se représenter je l’utilise comme le support la toile comme l’artiste italien Pistolletto avec ses tableaux-miroirs.  Le miroir reflète celui qui le regarde ce qui aura pour effet de superposer un portrait aux autoportraits, donc dans ce projet il question de 2 genres traditionnels.

 

 

 

Travail 4

C’est une sculpture qui est constituée de quatre pieds et d’un plateau composé de 31 cercles recouverts de papier cellophane transparents colorés. On retrouve 7 cercles bleus, 6 cercles violets, 6 cercles rouges, 2 cercles jaunes, 5 cercles orange et 5 cercles verts. Elle mesure 2m05 de haut et environ 1m60 de large. Ce travail est « immersif » le spectateur peut déambuler en dessous. Cette réalisation oscille entre la sculpture, l’environnement et l’architecture mais c’est un espace ouvert, le spectateur comme pour une ronde-bosse peut en faire le tour ou bien circuler entre les poteaux et passer sous la structure. Les cercles colorés éclairés projettent une ombre colorée. La structure est composée d’une figure géométrique emblématique : le cercle. Un autre élément se répète les tiges qui ressemblent à des lignes donc contraste de couleurs, de formes, principe de verticalité et d’horizontalité avec la juxtaposition des cercles colorés. Cet assemblage évoque les alvéoles d’une ruche.

Je peux me référer à trois artistes Ai Weiwei (Template), Buren (Excentrique(s)), et plus spécifiquement à Carlos Cruz Diez (Environnement de Transchromie) c’est une une structure circulaire, participative et chatoyante, au cœur de laquelle le spectateur est invité à redécouvrir son environnement naturel ou urbain. Conçue pour être construite in situ et hors les murs, l’œuvre tient compte de la réalité extérieure et la transforme par la soustraction de la couleur grâce aux lamelles transparentes qui se mêlent. Dischromatique le titre de mon travail en est une évocation directe.

Conclusion

Si j’ai choisi cette problématique autour de cette notion du reflet c’est parce qu’elle me paraît essentielle dans le domaine de l’architecture contemporaine. L’ensemble de mon projet correspond à des installations qui mêle technique graphique, picturale, sculpturale et photographique. Je travaille dans un souci d’interdisciplinarité.

Publié dans Terminales

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