Terminales - Projet Bac - Fleur

Publié le par Nadine Averink

Dans le domaine artistique, la ligne est la base de tout, elle structure et met en forme la pensée de l’artiste sur papier ou tout autre support : elle est le fondement conceptuel et esthétique de l’art. Elle peut se décliner de manière colorée, infinie, courbe, texturée, droite, pointillée, … 

Mon projet vise à inclure la ligne sous différentes formes et supports. J’ai décidé d’utiliser ce motif à travers diverses techniques pour obtenir une variété de lignes : gravée, dessinée, tracée, photographiée, en 2D ou en 3D. Mes sources d’inspirations sont aussi bien figuratives qu’abstraites avec des artistes comme Matisse avec ses portraits dessinés son dessin au trait, à la plume, d'exécution rapide, spontanée, ou Mondrian avec ses droites rectilignes, ou Sol LeWitt avec ses Wall Drawings ou bien encore Véra Molnar avec ses dessins assistés sur ordinateur. Mais les installations de Mona Hatoum peuvent l’être aussi comme Light Sentence, 1992, installation avec treillis métallique, moteur électrique, minuteur, ampoule, câbles, fil électrique, installée au Centre Pompidou pour la rétrospective de l’artiste. Cette grande installation est composée de trente-six casiers en treillis métalliques juxtaposés les uns aux autres. Une ampoule mobile qui éclaire l’installation de l’intérieur, projette les ombres mouvantes des grilles sur les murs de l’espace d’exposition, accentuant le sentiment d’oppression et d’enfermement ainsi la pièce est parsemée de lignes qui se croisent. Pour mes productions 3 et 4 j’ai choisi comme dispositif de présentation celui de l’installation.

Travail 1 :

Au fil des émotions le mot “fil” évoque la présence de la ligne il peut évoquer le principe d’un fil conducteur puisqu’il s’agit d’une série autour du même sujet de représentation. Il s’agit de dessins sur tablette, donc des images numériques. Chaque image est construite à l’identique le fond est blanc et la figure colorée se détache nettement sur celui-ci, les superpositions, les transparences et le style très épuré, BD, stylisé. Elles seront imprimées dans un format d’affiche publicitaire, 120x160 cm. Je trouve intéressant d’avoir travaillé sur un petit format celui de ma tablette et de prévoir un dispositif de présentation contraire où le format est quasi à l’échelle du corps ainsi le spectateur se retrouve en face de figures “monstrueuses”, géantes. Ces dessins, à tendance abstraite ou quasi abstraits sachant que l’on devine des éléments du visage comme l'œil, le nez la bouche, montrent chacun une composition de formes aléatoires colorées et d’éléments corporels. Chaque forme représente une couleur bien précise, délimitée par un cerne noir et fin. Les couleurs varient en fonction de chaque dessin, tantôt elles sont fades et obscures, tantôt elles sont vives et claires.

 

 

 

Celles-ci se mélangent à chaque croisement de formes ce qui permet d’élargir la palette chromatique du dessin. Le choix des couleurs varie en fonction des émotions représentées. Les émotions sont transmises par le dessin à partir des couleurs et des éléments de visage représentés : un œil, une bouche, une oreille, un nez ...Ceux-ci ont tous un style bien différent en fonction des émotions dépeintes : la peur, la folie, ou encore la tristesse. Ainsi, le thème de cette série de lignes mélangeant couleurs et émotions est en accord avec ma problématique : la ligne est ici utilisée pour représenter des éléments abstraits et réels. La ligne interagit également avec le spectateur car elle fait travailler son imagination : à travers les différentes formes, le spectateur peut observer un corps ou une quelconque silhouette. Ainsi, la série de dessins sera imprimée dans un format d'affichage publicitaire (120x160cm). Les dessins seront exposés à la manière de Paul Rousseau et son œuvre les Fragments de l’invisible, comme des affiches à la différence qu’elles sont accrochées au mur et non pas dans les panneaux JDECAUX. Cet ensemble sera exposé dans une grande salle d’environ 40m2.

Dispositif de travail

Travail 2 :

C’est une série de photomontage, à la base il s’agit de photographies de paysages. La palette chromatique est plutôt chaude, les couleurs dominantes sont les rouges-orangés et bruns. On distingue nettement des lignes de fuite, les lignes des rails, des néons, etc. Donc le choix du lieu n’est pas sélectionné par hasard.  Ces images sont réalisées sur un iPad grâce à l'application graphique Procreate. Le titre « Continuité » fait écho à la ligne continue qui prolonge la photographie. Ainsi, la série sera imprimée dans un format monumental de 400x300cm. L'ensemble des 9 images correspond au volume moyen d’une station de métro à savoir 12m², soit le format des affiches des quais des métros parisiens. Les photographies seront donc exposées et seront toutes alignées dans une seule station de métro. La rame en marche changera le point de vue du spectateur sur l’image.

 

 

 

 

Dispositif

 

Travail 3 :

C’est une série de 3 dessins réalisés au feutre noir qui représente des scènes d’intérieur et reprend le style des dessins d’architecture. J’ai pris comme modèle des photographies. Le format correspond quasiment à celui d’une carte postale. Le titre est important puisqu’il correspond au nom de ce qui est représenté à savoir un shoji. Dans l'architecture traditionnelle japonaise, un shōji est une paroi ou une porte constituée de papier washi translucide monté sur une trame en bois. J’ai traduit la trame par des lignes verticales régulières. Ce terme japonais ressemble à un autre mot shōgi qui désigne est un jeu de société combinatoire abstrait traditionnel japonais, se rapprochant du jeu d'échecs, et opposant deux joueurs. Ce jeu est célébré le 17 novembre au Japon, où il est extrêmement populaire.

Le thème de cette série de dessins architecturaux m’a permis de présenter le ligne sous une autre forme : la ligne est ici utilisée pour représenter un intérieur structuré avec des éléments figuratifs en perspective elle n’est pas aussi libre aussi courbe que dans mes travaux précédents. L’ensemble est en N/B ce qui forme le contraste le plus fort, j’ai décidé pour présenter ces images de recourir à un autre contraste. Chaque dessin est « scellé » sous un plexiglas carré dont le fond uni ressort fortement puisqu’il est fuchsia. Cette couleur fait ressortir la composition en N/B malgré le rapport disharmonique. Autre contraste celui du format carré pour ce cadre et rectangulaire pour le support-papier du dessin.

Le livre de Kandinsky Point, ligne, plan est une référence notamment pour le principe des associations entre les lignes, les formes et les émotions. Pour le dispositif de présentation chaque dessin est suspendu l’ensemble forme une installation avec la mise en scène dans un espace dédié et spécifique. La salle est partie intégrante de l’œuvre. Ses dimensions sont précises elle mesure 30 m2 la hauteur de suspension est aussi étudiée à environ 1m70 pour correspondre à une hauteur moyenne celle d’un homme. Cela signifie que les dessins sont présentés à hauteur d’œil. Le système d’éclairage est artificiel et coloré il ne s’agit pas d’une lumière blanche mais violette, dans la méditation ce type de lumière est considérée comme une source d’énergie qui redynamise, revitalise.

Travail 4 :

C’est une sculpture dont le sujet de représentation comme le titre Harpa l’indique évoque un instrument de musique, on peut dire que l’objet est stylisé, simplifié, ce n’est pas une représentation réaliste, documentaire ou objective, c’est une interprétation symbolique. Comme l’indique le titre Harpa (latin de harpe), je me suis inspirée d'objets courants comme la harpe mais également la pendule de Newton.

En effet, le support et les lignes verticales rappellent la forme d’une harpe à cadre avec des cordes tendues grâce à un support en bois. Les poids font écho également aux billes de la pendule de Newton.

Cette sculpture comporte des matériaux aux textures différentes : le cadre en bois, le papier cartonné et les petits plombs qui forment un contraste. De plus le cadre lourd plein s’oppose à la forme plus légère du papier cartonné qui ondule à sa base. L’angle droit s’oppose à la ligne ondulante des cordes. J’ai repris le même système avec l’idée d’une installation la sculpture positionnée au centre de la pièce est le seul élément visible placée sur un socle en hauteur l’espace de la salle devient comme un écrin. On peut envisager une dimension sonore une mélodie avec le son d’une harpe qui se déclenche avec un détecteur de mouvement lorsque le spectateur s’approche du socle

Pour présenter cette sculpture, j’ai décidé de la placer au centre d’une pièce sur un socle rectangulaire blanc d’1m20 de hauteur afin le spectateur puisse observer tous les éléments de plus près tel que les plombs qui ne mesurent que 3mm de diamètre. Le spectateur sera ainsi invité à entrer dans une pièce d’environ 30m2. Seul le socle et la sculpture seront présentés dans cette salle pour que le spectateur porte toute son attention sur l’objet. La sculpture sera éclairée par un projecteur situé au-dessus d’elle tandis que tout le reste de la salle sera dans la pénombre.

Conclusion :

Avec ce travail axé sur l’un des éléments les plus simple du langage qu’est la ligne j’ai pu expérimenter diverses techniques en 2 ou 3D, j’ai apprécié tout particulièrement les applications pour dessiner sur iPad, les possibles aller-retour entre les différentes étapes avec la possibilité d’enregistrer pour conserver toutes les étapes de progression d’une image. Le fait de tracer au feutre, d’être minutieuse et appliquée pour le projet shoji m’a permis par la suite de travailler toute en finesse avec les minuscules petits plombs. Imaginer des titres mais aussi prévoir la scénographie, travailler la mise en scène ont été un vrai défi.

Publié dans Terminales

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :