Terminales - Projet Bac - Constance
Enseignement de spécialité
Mon dossier est constitué d’un ensemble de travaux en deux ou trois dimensions dont le motif de prédilection est le corps plus précisément le fragment de corps . En mêlant son, lumière et volume, ces réalisations interpellent le spectateur par leur caractère tactile ou sonore. Je me suis penchée dans un premier temps sur le blanc omniprésent dans mes cinq premières réalisations puis j’ai joué davantage sur les contrastes avec mes dernières exécutions en utilisant des couleurs de toutes sortes. Source d’inspiration et bases de travail diverses : Fanny Violet, Sheila Hicks, Simone Pheulpin et ses sculptures textiles.
Travail 1
Le titre de ce photomontage est “Le Travail du temps” il est composé de 12 images, des photographies qui représentent un fragment de corps, l’œil, les mains, et le haut du buste dont l’épaule. Un motif est répété deux fois celui de la main, c’est elle qui comporte le plus de marques du temps. Les modèles sont des membres de ma famille et moi-même, allant donc de l’âge de 5 ans puis 17 jusqu’à 51 ans. On retrouve donc le genre de l’autoportrait et du portrait. La composition est une frise. Les parties du corps sont photographiées en gros plan de manière frontale (angle de vue de face ou frontale) ce qui suggère une proximité ainsi qu’une sincérité de l’image. L’œil, dont on dit qu’il est “miroir de l’âme”, me semble important car il symbolise le regard et dans l’histoire de l’Art depuis La Renaissance il est le symbole de la peinture voir aussi son importance chez les Egyptiens. Je me suis inspirée de Coplans qui prend des photographies en gros plan de son propre corps comme ceux de modèles il questionne le genre de l’autoportrait en se demandant si le visage est l’unique élément à révéler. Et de Four Hands de Bill Viola ; polyptyque qui montre sur quatre écrans des mains d’âges différents : une grand-mère, un couple et leur enfant.
Travail 2
“Mains entrelacées” est un moulage de mes propres mains mesurant 15 centimètres de hauteur sur 14 centimètres de largeur. Le moulage est posé sur un drapé blanc dont il semble émerger. On parle ainsi d’installation par la présence du drap, les mains échelle 1 sont celles de gauche et de droite. J’ai choisi de présenter cinq photographies dans le but de suggérer le mouvement du spectateur tout autour de la sculpture puisqu’il s’agit d’une ronde bosse, elles témoignent donc de la pluralité des angles de vue. C’est aussi le moyen de mettre en lien ce travail avec mon travail de photomontage Le travail du temps, les images photos ne sont pas uniquement des témoignages, elles peuvent être considérées comme des œuvres à part entière.
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Les sculptures sur le drap seraient posées sur un socle blanc d’un mètre de hauteur, le spectateur pourrait ainsi tourner autour mais aussi regarder par-dessus pour observer la pièce dans son ensemble. Le blanc du plâtre ainsi que celui du drap sont en harmonie, le tissu amplifie la dimension tactile de mon travail et souligne par son aspect doux et légèrement mouvementé son côté sensuel.
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La Cathédrale aussi appelée l’Arche d’alliance de Rodin est un lien d’évidence, elle représente deux mains droites qui se frôlent. De plus l’accident lors du moulage a donné à mon travail un aspect fragmenté évoquant directement la fragmentation des œuvres de Rodin, laissées visibles volontairement par l’artiste. Enfin la présence du drap blanc rappelle le Buste de l'Âge d’Airain, Rodin recouvre en effet le buste d’un drap trempé dans le plâtre.
Travail 3
« Corps élémentaires » est une série de collages non aboutie de trois bustes de femmes, la série entière serait constituée d’une dizaine d’images. J’ai représenté ici l’air par les nuages, l’eau et le fer. Les autres bustes symboliseraient le feu, la terre, la végétation, l’espace, le bois, l’or, la foudre etc. Les couleurs sont représentatives de l’élément, les corps ont des formes toutes différentes. Dans un espace d’exposition, les collages seraient exposés les uns à côté des autres sur deux lignes de cinq bustes, accrochés au mur à la hauteur de l’œil du spectateur.
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L’addition du corps féminin et de l’élément naturel donne une créature hybride, sorte de métaphore de la Terre, souvent appelée « Mère » notamment dans la Déclaration Universelle des Droits de la Terre-Mère. La Terre est souvent personnifiée en une femme, j’ai donc trouvé intéressant de représenter ces éléments sur un corps féminin. Ce sont les portraits arcimboldesques qui m’ont inspiré.
Travail 4
Mon travail Radio-Grafic est constitué d’une série de six photographies Celles-ci mesurent entre 29 et 14 cm de hauteur, et entre 9 et 3,5 cm de largeur. L’objet photographié est l’assemblage d’un pull en laine blanc et d’une planche de carton rectangulaire sous la forme d’un bas-relief, j’ai passé entre les mailles de la laine une fine guirlande de minuscules LED. Le choix du noir et blanc est volontaire de ma part, j’ai en effet choisi d’insister sur la lumière qui transforme l’objet de départ, le pull, apparenté à l’origine à une sculpture en un objet fonctionnel une lampe.
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L’installation de départ la sculpture, le cintre, les leds est le prétexte à une recherche photographique que j’ai décidé d’utiliser pour créer un flyers qui pourrait être celui d’une exposition dont le titre “RADIO GRAFIC” apparaît sur 2 images.
Travail 5
Radiographic n°2 est un travail constitué de cinq dessins au fusain et au crayon de papier gras. Les cinq mesurent de 37 à 14,8 centimètres de longueur et entre 14 et 8 centimètres de largeur. On peut rapprocher ce travail de l’autoportrait puisque les éléments représentés ont pour modèles mes propres radios du crâne, du coude, de la cheville, du bassin et de la mâchoire. Ce travail se rapproche de Radiographic n°1 par ses jeux de luminosité et particulièrement par l‘évocation de la radiographie.
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Ainsi mon travail correspond à mon thème, il représente l’ossature de mon corps sans couverture charnelle. Le corps, élément pourtant si personnel et relatif à la personne, devient impersonnel et réduit à un squelette quasiment identique à celui d’un autre. Wim Delvoye réalise des mises en scène « radiographique » du corps humain.
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Travail 6
« Fragments » est composé de deux petites statuettes que j’ai modelé à l’aide d’argile. La jambe surélevée par la boule mesure 12 centimètres de hauteur et 3,4 centimètres de largeur tandis que le buste mesure 9,4 centimètres de hauteur et 7,7 centimètres de largeur. Elles représentent deux éléments anatomiques et constituent deux rondes bosses puisqu’il est effectivement possible de tourner autour, les quatre photos sont significatives de cette caractéristique car elles dévoilent les principaux angles de vue du spectateur. La jambe surélevée par un socle domine le buste. Ces deux statuettes seraient dans un espace d’exposition soutenues par un socle d’un mètre de façon à laisser au spectateur la possibilité d’observer mon travail sous une pluralité d’angles de vue. Ce travail de nus correspond au thème que je traite depuis le début de l’année, le corps, en effet il présente un nu allant du bas du ventre au cou et un autre allant du pied au haut de la cuisse. Si le buste est rapidement identifiable comme féminin, la jambe conserve un aspect androgyne par son absence de caractère sexuel. Les corps bien que impersonnels, sont marqués par des formes replètes, je trouve en effet plus plaisant de réaliser, au dessin, à la peinture, à la sculpture etc., des corps corpulents. Je me suis inspirée des sculptures de Rodin.
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Travail 7 (pas de photographie)
Le travail des Empreintes Roses que j’ai réalisé constitue une série de trois peintures. J’ai posé l’empreinte de mes mains, de mes cinq doigts avec leurs empreintes digitales et de ma bouche. C’est une forme d’auto-signature et d’autoportrait évoquant directement mon corps.
Chaque tableau est composé de la même façon, sur le fond blanc du support papier les motifs de différents roses se détachent et créent un contraste, on peut ainsi parler de “all-over”, un terme anglo-saxon qualifiant la technique de recouvrement égalisé de la toile par une répartition des éléments de la composition sans qu'une partie de cette surface ne soit privilégiée aux dépens des autres. Ce concept a été formulé au début des années 1950 à la vue des travaux du peintre américain Jackson Pollock.
Le blanc du papier bien que dominé par la couleur reste présent, le fond et les figures sont donc distincts.
Au final ces représentations sont l’évocation de mon propre corps donc des autoportraits