Terminales - spécialisation arts : Lou
Problématique : Démultiplication/répétition/juxtaposition : où comment le motif est-il en soi sujet d’exploration ?
Je me suis inspirée de mouvements ou courants où le motif est le principal élément comme l’abstraction géométrique, l’Art conceptuel, Support-Surface, BMPT, etc. ou bien d’artistes comme Yahoi Kusama, Shigeki Matsuyama ou le duo Jean-François Moriceau et Petra Mrzyk. Sans oublier des références spécifiques au programme avec Véra Molnar ou Sol LeWitt.
Travail n°1 : papier découpé
Ce travail est un découpage effectué au scalpel sur un papier noir A3 en format portrait. Une centaine d'arabesques sont découpées et forment des parties évidées sur l'ensemble de la surface du support. Le système de présentation de ce projet serait suspendu en l’air au centre d’un espace vide de sorte que le spectateur puisse tourner autour et se rendre compte de la transparence partielle du papier. En effet, cette réalisation serait mise à la hauteur des yeux pour que l’on puisse observer la finesse des motifs découpés, qui s’emboitent les uns dans les autres de manière fluide. Une autre présentation serait possible, comme on peut le voir sur les photos, le travail est plaqué sur une fenêtre de sorte à jouer sur la transparence du découpage. Dans ce cas, ce dispositif fait penser à un filtre par lequel le spectateur regarde le monde qui l’entoure. La palette chromatique est très simple, c’est un monochrome noir.
La conception de ce travail est fondée sur l’exploration d’un motif à travers la méthode du papier évidé. Mes découpages abstraits sur papier noir pourraient se rattacher au travail de Ruth Mergi. Cette créatrice est israélo-américaine, elle est spécialisée dans la création d’œuvres de papier découpé à la main ou au laser. Cet artiste est particulièrement attiré par les abstractions et développe un travail autour des formes géométriques.
Travail n°2 : cercles jaunes
C’est un bas-relief en papier, la technique du collage permet de superposer les motifs. La superposition des différents cercles donnent du relief. Les motifs dessinés ont été photocopiés donc il y a deux types d’image : le dessin et la photocopie. C’est une réalisation non figurative. Même si les motifs noirs peuvent évoqués des branches d’arbres fragmentées. Les motifs semblent s’échapper du cadre car ils dépassent ce qui donne une impression d’envahissement. J’ai réalisé la même chose avec un papier photocopié d’un dessin en noir et blanc préalablement conçu. Ce projet pourrait avoir un système de représentation spécifique comme accroché au mur, une lumière positionnée sur le côté pourrait éclairer le collage afin de former différentes ombres. La palette chromatique utilisée est encore une fois très simple, elle est composée de jaune, de noir et de blanc. Ce collage se rattache à ma problématique, en effet, la forme géométrique du cercle est démultiplié, agrandi ou diminué puis juxtaposé sur un support. On retrouve également le motif découpé dans un dessin photocopié et donc cette notion d’exploitation d’un même élément. Ce motif se retrouve dans les peintures de Vasarely mais j’ai aussi pensé à Yahoi Kusama répète systématiquement dans ses travaux le motif du pois comme un remède pour soigner les obsessions qui l’envahissent.
Travail n°3 : entrelacs verts
Ce travail est un bas-relief réalisé avec de la pâte fimo cuite et durci puis collée sur un support de format carré en carton. Le fond est noir avec un motif de ligne verticale ou horizontale selon le sens du travail une fois exposé. Il y a donc un contraste entre les lignes verticales et courbes, arabesques.
Le motif de la ligne est retrouvé avec l’élément au centre qui est un bas-relief qui se détache du support. En effet, les lignes ne sont plus droites et parallèles mais entremêlées les unes aux autres. Palette chromatique réduite à trois nuances qui sont celle du fond et des deux verts utilisés pour le relief. Le vert foncé et le vert clair se mêlent, se démêlent, s’enroulent, forment des cercles ou des lianes. Ressemblance à de la végétation, quelque chose de botanique ou d’aquatique. On peut imaginer quelque chose de vivant. Les deux teintes de vert employées sont lumineuses et semblent accrocher la lumière. Le jeu des lignes droites ou entrelacées donne du rythme. Jeu de mot possible entre deux homonymes « vert » la couleur et « vers » la direction car les entrelacs forment un enchevêtrement, une direction, ils sont dessus-dessous. Cet ensemble m’évoque certaines installations de l’artiste japonaise déjà citée : Yahoi Kusama.
Travail n°4 : la frise
Chaque image est séparée, il s’agit d’une série mais si on juxtapose chacune des feuilles on constate que les motifs se suivent et se rejoignent d’un support à l’autre.
Ce travail est réalisé à l’aide de deux techniques qui sont celles du dessin et de la peinture, plus précisément de l’aquarelle. Les six panneaux composant ce projet sont en format portrait et mesurent 29,7 x 42 cm. Chacun d’eux est composé de motifs et arabesques colorés sur fond blanc, couleur originale du support papier. C’est accroché au mur telle une frise que cette série peut être présenté, installée à hauteur de l’œil du spectateur qui se déplace d’un panneau à l’autre. En effet, celui-ci découvrant l’œuvre est en mouvement. Comme nous l’avons cité plus haut, le schéma de la composition est en frise, on peut donc parler d’une continuité, d’un cheminement ou d’une suite dans la mesure où les motifs d’un panneau se relient automatiquement à celui qui le suit où le précède. L’angle de vue représenté est de face, il est induit par l’accrochage des panneaux. La palette chromatique est variée avec un panel de couleurs chaudes ou froides pour la grande majorité des motifs, cependant le support est blanc et les arabesques sont noires.
Cette réalisation se fonde sur une idée de suite, d’enchaînement. Nous pourrions relier cette série à la première aquarelle abstraite peinte en 1910 par Vassily Kandinsky, un des artistes fondateurs de l’art abstrait. Autre référence à mon travail ; Sam Francis. C’est un peintre américain, célèbre pour sa peinture non figurative dans laquelle il développe l’esthétique de la couleur. La psychologie et la médecine qu’il a étudiées l’inspire, c’est aussi le cas de l'expressionnisme abstrait. L’artiste utilise l’espace sur la toile pour permettre la libre circulation des couleurs vives et la sensibilité à la lumière.