Terminales - spécialisation arts : Inès
Le support ou SUBJECTILE est la surface sur laquelle l’artiste peint ou dessine. La nature du support, sa souplesse, ou sa rigidité, sa texture, son format sont déterminants. Dans mes recherches le support souvent découpé devient le motif de la représentation, il s’apparente alors au matériau. Les artistes qui m’inspirent sont peintres ou sculpteurs, ils sont modernes ou contemporains ; W. Kandinsky, F. Stella, J. Miró, P. Soulages, A. Kapoor ou bien du 19e siècle comme A. Rodin.
1er travail intitulé « Monochrome noir » (dessin schématisé de la réalisation)

Pour réaliser ces figures géométriques j’ai utilisé du carton bois peint en noir que j’ai évidé pour obtenir une forme rectangulaire et des cercles concentriques. Le schéma ci-dessus rend compte de la forme globale. J’ai découpé un sac poubelle noir. On peut donc observer plusieurs teintes de noir différent. Leurs valeurs sont mates ou brillantes. On peut parler d’un camaïeu de cette couleur. On peut observer 3 zones différentes sur ce travail ; la zone noire cartonnée, la zone vide (présente dans le rectangle), et les zones vides comblées par le sac poubelle à l’intérieur même du tondo. Les formes géométriques m’ont été inspirées par Stella Frank, l’utilisation du sac poubelle est une référence à Claire Morgan qui utilise ce type de matériau pour créer des sculptures.
Travail n°2 (dessin schématisé de la réalisation) intitulé « Figures »

Mon travail est un format oblong une composition abstraite. Le support est un carton bois sur lequel j’ai marouflé une toile brute. Les formes représentées sont toutes géométriques, elles permettent une harmonie avec le support rectangulaire. Le format long rectangulaire du support est à mettre en lien avec les motifs peints géométriques. Ce sont des lignes ou des formes pleines noires. Ce travail est une peinture abstraite qui fait référence à une tendance de la peinture dite “abstraction géométrique”. Le lien formel avec le travail précédent sont les formes géométriques. Dans le premier travail le vide réel est obtenu par évidement ici le fond du support est un fond neutre il peut symboliquement représenter un espace vide.
Travail n°3 : « Combinaisons multiples »

Ce projet est une photographie agrandie présentée en format Raisin d’un collage avec des éléments en relief qui se détachent de la surface plane. Ce bas-relief coloré constitué de 2 damiers est la 1e étape. J’ai ensuite imprimé en plusieurs exemplaires les damiers (jaune plus bleu et rouge plus vert) pour démultiplier à l’infini la forme initiale. Le médium photographique n’est pas utilisé comme témoignage mais bien en tant qu’œuvre en soi, il correspond au travail final. Ce sont les œuvres du plasticien Frank Stella, inventeur du procédé du ’shaped canvas’, ou ’toile découpée’, qui ont guidé mon projet au départ tout comme les installations de Daniel Buren notamment celle de la façade du Musée d’art moderne et contemporain (Mamcs) de Strasbourg : une œuvre de 1500 m2 installée sur la façade du bâtiment dans le cadre de l’exposition « Daniel Buren. Comme un jeu d’enfant, travaux in situ ».
Insatisfaite du collage de départ j’ai décidé de conserver la photographie et de me poser la question suivante : quel est réellement le support, la photographie ou le collage en lui-même ?
Travail n°4 : « Mannequin »
![]()
|
![]()
|

Pour ce travail, j’ai détourné un objet de sa fonction utilitaire : un mannequin de vitrine. Il mesure environ 1,70 m. J’ai effectué un travail de collage en découpant, déchirant des pages de magazines divers et variés (mode, politique, journaux). La disposition des bouts de papiers sur le mannequin s’est faite de manière aléatoire. La découpe et le collage ne sont pas complètement prémédité, les opérations se font un peu mécaniquement sans étudier les rapports de couleurs ou de formes le but étant de recouvrir le mannequin pour qu’il devienne support. De plus, le choix de la technique du découpage et du collage intervient dans une grande partie de mes travaux. J’ai utilisé un vernis transparent pour son effet brillant . De la fourrure blanche au niveau du pubis souligne le caractère féminin de ce mannequin sans bras en plus de la poitrine. L’élément en fourrure très important car c’est un élément réel au même titre que le mannequin alors que les images sont des représentations le blanc cette couleur peut être utilisée à titre symbolique (pureté/virginité). Ce personnage amputé fait écho aux sculptures de Rodin comme celle intitulée Méditation I sans bras. Les images utilisées comportent des éléments textuels et visuels, les mots susceptibles d’être lus par le spectateur donnent une dimension sonore à cette sculpture. On peut faire un lien avec le photomontage et son inventeur, l’artiste dadaïste Raoul Hausmann et notamment ABCD de 1923-24. Il s’agit d’un autoportrait comme pour mon projet. Mais la référence la plus directe concerne les sculptures de Will Kurtz. À partir de journaux recyclés, de bois et de câbles métalliques, l’artiste américain réalise des sculptures représentant des personnages et des animaux de la vie de tous les jours.
Travail n°5 : « Livre ». (dessin schématisé de la réalisation).

Pour ce travail, j’utilise un livre dans lequel j’ai découpé plusieurs formes géométriques, mettant à l’épreuve la lecture du livre puisque les pages sont trouées. Initialement cet objet est un catalogue d’exposition. J’ai peint les pages de couverture en bleu Majorelle. L’objet peint est déposé sur un support carton, en bas à droite du support j’ai disposé une étiquette sur laquelle est écrit : « Lisez en moi comme dans un livre ouvert ». Comme précédemment on peut parler de détournement puisque le catalogue a une fonction utilitaire.