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Ce qui m’intéresse avant tout, c’est la couleur. Depuis la fin du 19e, elle a su prendre son indépendance vis-à-vis de la forme pour devenir un sujet à part entière. Le Fauvisme et l’Expressionnisme deux avant-gardes du 20e siècle considère cet élément plastique comme primordiale. Yves Klein, Anish Kapoor, Pierre Soulages, Wolfang Laib sont aussi des sources d’inspiration.
Sur la référence au programme d’évidence le lien est explicite avec Sophie Taeuber Arp mais un projet comme le “vitrail” peut évoquer les transparents de Carmontelle. On peut voir la prédominance d’une palette de couleurs vives en lien avec les couleurs primaires excepté la série photographique plus sombre. Et une alternance de motifs à la fois abstrait et figuratifs puisque je me sers du visage de ma sœur comme support à peindre et la série à l’encre composée de six panneaux (ou supports) représente aussi un corps (la silhouette) mais sans détails sur le visage.
Travail n°1 : triptyque « couleur de peau »
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Ce travail est un collage de différentes photos. Les photos découpées sont collées sur trois formats portraits qui construisent un triptyque recto verso. Toutes les photos ne sont pas similaires, en effet le modèle photographiée, ma sœur, effectue différentes poses. De plus, les photos sont imprimées de différentes tailles. On peut voir des gros plans et des zooms et différents angles de vue. On peut également parler de hors-champ quand la tête du modèle n’est pas entière et est découpée par le bord du cadre. Les photos en petits formats et la répétition des portraits créent un certain dynamisme. De plus, le fait que le support soit plié en accordéon renforce la notion de rythme et de répétition. La palette chromatique utilisée reste très sommaire, en effet, il y a du blanc, de l’orange ainsi que du bleu appliqué sur l’ensemble du visage du modèle avec des traits ou des formes simples. Ces peintures à tendance abstraite rappellent des formes organiques, on peut penser à l’expression “biomorphique”.
Références :
La peinture corporelle ou body-painting est une des premières formes d’expression plastique pratiquée par l'humanité, les humains découvrent la terre colorée, le charbon de bois, la craie, le jus des baies colorées, le sang des animaux et bien d'autres couleurs qui servent peut-être à impressionner l'ennemi, sous forme de peinture de guerre, ou de signe reconnaissance à l'intérieur d'une tribu. Cette technique de maquillage primitif a pu aussi servir de camouflage pour la chasse. Cette pratique picturale devient un instrument de transformation. Les dessins et les couleurs permettent de changer d'identité, de marquer l'entrée dans un nouvel état ou groupe social, de définir une position rituelle ou de réaffirmer l'appartenance à une communauté déterminée, ou servent tout simplement de parure.
Le photographe russe Alexander Khokhlov fait réaliser des peintures sur des visages de modèles qui leur donnent l’aspect d’être des dessins utilisant différentes techniques.
Liu Bolin, un artiste activiste performer qui utilise son propre corps pour le peindre et se camoufler dans un espace, on le surnomme « L'homme invisible »
Travail n°2 / Titre : carrés et figure
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Ce travail est une peinture sur papier en format portrait, comme dans le travail photo, on retrouve l’utilisation des aplats colorés. Sur les six supports colorés est représenté un fragment blanc orné d’arabesques. L’ensemble forme une silhouette humaine. Pour ce projet, je n’ai pas conçu un système de présentation spécifique mis à part le fait que les 6 carrés doivent être exposés dans un ordre particulier pour parvenir à créer la forme du corps. Les interstices (la marge) entre les supports évoquent des pièces d’un puzzle. On retrouve des couleurs lumineuses, primaires et complémentaires comme le vert, le jaune, le bleu. Au moment de peindre le papier je n’ai pas toujours recherché un fini totalement lisse, c’est-à-dire que certains carrés sont des aplats de couleurs tandis que d’autre conservent la touche de mon pinceau. Selon moi la particularité de ce travail reste l’utilisation des couleurs vives, celles-ci contrastent avec le travail des lignes noires (arabesques). On peut parler de réserve pour le corps où s’opposent deux parties ; les lignes tracées et le fond blanc du papier laissé tel quel. Ce réseau de lignes, ces entrelacs peuvent évoquer le réseau veineux du corps humain. Même si ce travail est en petit format, il pourrait être représenté à échelle humaine.
Références :
Les écorchés. En médecine ou en anatomie artistique, un écorché est une planche anatomique dessinée ou peinte, ou encore une sculpture, représentant une partie ou l'ensemble du corps d'un être vivant. L'écorché représente classiquement de façon morphologique des parties anatomiques situées sous la peau. Les premiers écorchés connus ont été réalisés par Léonard de Vinci qui dessinait de façon détaillée les éléments qu'il observait sur des cadavres disséqués. D'autres anatomistes ont réalisé des écorchés utilisés dans l'étude de l'anatomie. Le terme « écorché » a été véhiculé par l'enseignement de l'anatomie dans les arts de la Renaissance avec l'académisme.
Keith Haring. L’artiste répète à l’infinie des formes soulignées de noir avec des couleurs vives. Ce sont des silhouettes de personnages démultipliées à l’infini.
Travail n°3 / Fils colorés
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Ce travail est un collage et un assemblage de différents matériaux qui a demandé plusieurs étapes de fabrication. Le support est un carton bleu orné de gommettes bleu foncé et vertes qui se chevauchent entre elles. Dessus, du fil de fer doré est entremêlé puis fixé sur le support par des clous de la même teinte. Ceux-là surélèvent le fond bleu cartonné. Différents fils colorés en coton se mêlent au fil de fer, le coton est tendu sur le carré tandis que le fer est tordu de façon à créer des formes arrondies. Cette construction abstraite peut être présentée sur un mur blanc ou un sol clair, étant donné que c’est un bas-relief il se détachera du fond sur lequel il est posé ou accroché. Puisque mon sujet de prédilection tourne autour de la couleur, j’ai fait en sorte de mêler le plus de teintes possibles entre elles en passant de la pluralité des fils colorés aux motifs du support colorés eux aussi. Selon moi, l’élément le plus important de mon travail est la pluralité des couleurs ainsi que contraste que forment entre elles. Enfin, on peut relever un second contraste intéressant à travers les matériaux, en effet, on passe brutalement du fil de coton, du support cartonné au fil de fer et aux clous. Dans mes réalisations il est souvent question de lignes et de matériaux divers. Nous pourrions dire que la question essentielle de la couleur s’associe au travail de la ligne.
Références :
La première aquarelle abstraite peinte en 1910 par Vassily Kandinsky qui est un des artistes fondateurs de l’art abstrait.
Fauvisme. C’est un courant de peinture post-impressionniste qui émerge en France vers 1903 pour s'achever dès 1910. Il a marqué l'art du XXᵉ siècle en libérant la couleur, c’est un courant fondé sur la simplification des formes, l'utilisation de couleurs pures juxtaposées et recherchant l'intensité de l'expression.
Yayoi Kusama. La notion d'infini est un fil conducteur dans toute l’œuvre de Kusama. Les pois colonisent l’espace sans limites ni frontières. En effet, le pois est sa marque de fabrique, cette forme arrondie est un « outil visuel ». Elle en recouvre tout ce qui l’entoure, même les êtres humains et les animaux.
Travail n°4 : Bas-relief et/ou monochrome bleu
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Ce travail est un projet qui a nécessité l’utilisation de différentes techniques. C’est à la fois une sculpture en plâtre issu d’un moule en argile mais également un collage : la sculpture en plâtre est collée au support en carton. Le modèle initiale correspond à deux pièces en argile, j’ai ensuite utilisé le plâtre liquide pour obtenir le moulage du modèle initial. En conséquence l’ensemble forme un bas-relief. Cette réalisation, comme un tableau, s’accroche au mur. L’élément le plus important de ce collage est celui qui répond au sujet sur lequel je travaille : la couleur. L’élément principal est la couleur posée en aplat de manière unie sur le fond comme les figures. La couleur est la notion qui a accompagné toutes mes réalisations, cet élément plastique est un sujet de réflexion permanent dans mon travail. La palette chromatique est donc limitée car elle ne se compose que d’un bleu. En effet, c’est un monochrome bleu qui pourrait confondre la sculpture avec son support. Cependant, grâce au relief de la sculpture qui contraste avec la surface plate du fond, on distingue facilement la forme des deux éléments en plâtre collés. Enfin, la lumière ici peut jouer un rôle intéressant et donner une toute autre forme à mon travail car selon la position de celle-ci, des ombres se créent grâce au relief du plâtre. Les notions de couleurs et de luminosité sont encore une fois abordées, le bleu choisi est une teinte vive qui peut être une source lumineuse pour le spectateur, aussi, la lumière projetée sur la sculpture peut former des ombres multiples.
Références :
Yves Klein : Les Reliefs Éponges sont des panneaux monochromes auxquels Yves Klein a fixé des éponges peintes dans le même ton que le support. La façon dont les éponges semblent jaillir donne aux panneaux monochromes l’idée que celles-ci sortent hors de l'espace pictural, jusqu'à remplir l'espace réel du spectateur. Il applique la couleur sur le support par imprégnation, évitant le tracé du pinceau. La surface irrégulière et criblée de cavités sombres accentue l’intensité de la couleur. Dans la peinture religieuse, le bleu peut évoquer symboliquement le ciel.
Travail n°5 / Titre : « vitrail »
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Ce travail est constitué de deux supports réalisés à l’aide de deux techniques différente. Celui de gauche est un collage obtenu à partir des formes colorées initialement créées dans le monotype de droite. Ce deuxième support peut être disposé sur un fond blanc ou sur une vitre ou un fond transparent laissant passer la lumière. La palette chromatique utilisée est principalement composée des couleurs primaires comme le rouge, le bleu et le jaune. Un plastique transparent renferme de la peinture et par conséquent créé des aplats de couleurs. Ces zones colorées sont retranscrites sur un papier blanc de manière symétrique, c’est-à-dire avec les mêmes formes, les mêmes couleurs et la même disposition. Ici, le hasard mène le projet car la peinture enfermée dans la plastique s’est disposée sans que je puisse intervenir pour la diriger ou tenter de sélectionner les formes que je souhaitais obtenir. On peut parler d’un contraste entre la brillance des couleurs dans la feuille plastique et l’aspect mat et plus terne de celle des papiers collé sur le papier blanc. La couleur est, dans ce travail, un élément important car elle est traitée de différente façon par le collage ou la peinture.
Référence : Juan Miro et Kandinsky, la technique du vitrail
Les peintures de Miró sont marquées par des influences diverses comme l’expressionnisme, le fauvisme et le cubisme. C’est un coloriste qui emploie la couleur pour des formes rondes, presque enfantines et naïves. Les couleurs vives qu’il utilise deviennent sa marque de fabrique. On peut aussi rattacher mon travail à la technique du vitrail en raison de la transparence du support, sans apport de source lumineuse la couleur est mate, unie. Avec la lumière on perçoit des irrégularités, des nuances apparaissent, ces formes évoquent le monde microscopique, on a le sentiment de voir des bactéries. Il faut appliquer directement la couleur à la sortie du tube, le reste du travail est fait par la pression du support. Le matériau qui est celui de l’acrylique devient le sujet de représentation.
Le monotype, est un procédé d'impression qui produit un tirage unique. Il s'agit de peindre à l'huile, ou à la gouache, sur un support non poreux comme du verre, du métal ou du plexiglas.
Travail n°6 / Bas-reliefs ou polystyrène colorés
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Ce travail est un assemblage de morceaux de polystyrène peints en différentes couleurs. Une autre matière est ajoutée, celle de rubans colorés puis collés sur la surface du support peint. Une fois accrochées au mur, ces pièces, ces éléments, ces structures sont des bas-reliefs. On peut parler d’une série. La structure parce qu’elle est peinte semble assez massive, or c’est le contraire. On pourrait presque parler de trompe-l’œil. La palette chromatique utilisée est extrêmement variée, en effet chaque collage de polystyrène est peint avec des couleurs vives, primaires comme complémentaires (rouge, jaune, vert, violet…). Ce travail se rattache à mon sujet qui est celui de la couleur dans la mesure où mes volumes forment ensemble une explosion de couleurs vives. Selon moi l’élément le plus important de mon travail est le support utilisé, le polystyrène qui est une matière très fragile donc difficile à manipuler qui absorbe beaucoup la peinture.
Références :
Sophie Taeuber-Arp. Le Relief rectangulaire, rectangles découpés, rectangles appliqués et cylindres surgissants de 1936 fait partie de la série d’une vingtaine de reliefs, créés entre 1927 et 1938. Le Relief rectangulaire, rectangles découpés, rectangles appliqués et cylindres surgissants, révèle la démarche créatrice développée par Sophie Taeuber-Arp articulant matériaux et couleurs pour construire un ensemble complexe de relations entre l’œuvre et l’espace alentour.
Piet Mondrian est avec Vassily Kandinsky un des premiers peintres à s'être exprimé en utilisant un langage abstrait. Son œuvre se fonde sur l'épuration radicale et l’économie de moyen. Toute trace de référence au naturel visible est évacuée au profit d'une vision nette et lisse. Piet Mondrian est connu pour ses tableaux géométriques et structurés par des lignes noires et des rectangles rouges, jaunes et bleus. Mondrian conserve les trois couleurs primaires ainsi que l’angle droit.
Mes travaux sont une recherche autour de la forme et de la couleur essentiellement tournés vers l’abstraction sauf exception. La perception des couleurs et la manière dont elles agissent sur nous sont toujours des sujets de réflexion qui me passionnent.