Terminales - Options arts : Lotti

Publié le par Nadine Averink

Problématique

Comment représenter le mouvement par le biais d’une image fixe ou animée est le questionnement qui a conduit à la réalisation de ce dossier. J’ai expérimenté plusieurs techniques pour y parvenir. On peut remarquer un motif récurrent celui de la figure humaine plus ou moins réaliste. Il s’agit pour la plupart du temps de corps en mouvement.

Le titre de cette série photographique est “J’ai vu ça quand je me suis cognée la tête”, l’emploi du pronom personnel évoque une vision subjective. Ces images sont réalisées à l’aide du procédé nommé « light painting » qui correspond à un temps d’exposition long. On peut observer des rehauts au Bic noir et l’ajout de fil de fer, l’ensemble peut donc correspondre à une technique mixte : photographie, dessin et sculpture. Arnulf Rainer intervient sur ces images photographiques. Ce sont des instantanés agrandis de son propre visage grimaçant. On peut donc parler de Rainer comme un utilisateur de la photographie comme matière. Il recouvre ses photographies de peinture, modifiant ainsi la signification de l’image initiale comme j’ai pu le faire avec cette série mais au lieu de « défigurer » mes ajouts sont sciemment figuratifs et parfaitement identifiables. D’autres références artistiques sont perceptibles : William Klein photographie les grandes capitales (New York, Rome, Moscou, Tokyo, Paris), María Aparicio Puentes modifie photographies à l’aide de fils et Wojciech Zamecznik utilise le procédé du light painting. J’ai aussi voulu faire un clin d’œil pictural avec le personnage vu de dos puisque je me suis inspirée d’un tableau du peintre romantique allemand Caspar David Friedrich : Le Voyageur contemplant une mer de nuages aussi intitulé Le Voyageur au-dessus de la mer de nuages ou L’homme contemplant une mer de brume.

Le long temps de pose est un moyen de voir le mouvement figé comme suspendu c’est une référence directe à ma problématique.

 

 

Le titre de ce travail est « Mouvements ironiques », présenté sous la forme d’un objet : un flip-book constitué d’une série d’images photographiques (des autoportraits). Le corps du modèle prend des poses à la gestuelle marquée. L’inscription sur le tee-shirt : l’onomatopée Booh même si elle est accidentelle et non voulue au départ est très présente, elle souligne l’idée de mouvement et peut faire référence aux toiles de Roy Lichtenstein comme celle de 1963 intitulée Whaam ! Ce travail se dévoile avec l’intervention du spectateur qui tourne les pages.

Le modèle se détache sur un fond sombre noir, il est surexposé et violemment éclairé ce qui forme un contraste fort : un clair-obscur. L’effet comique est donné par les arrêts marqués, les poses statiques. Un folioscope, ou feuilletoscope, ou feuilleteur, en anglais flip book, est un petit livret de dessins ou de photographies qui représentent un personnage ou un animal en mouvement, dont les gestes sont décomposés chronologiquement, et qui, feuilleté rapidement, procure à l'œil l'illusion que le sujet représenté est en mouvement. Son invention date de 1860 par Pierre-Hubert Desvignes. Dans ce projet s’il est question du mouvement il est en réalité artificiel car imité par les gestes saccadés, exagérés et statiques. En revanche c’est le spectateur qui par effeuillage va recréer l’illusion optique de mes mouvements.

Dans ce projet vidéo intitulé  “BOY” on peut voir un montage à partir d’images d’archives, colorées via Final Cut Pro. Ce principe de montage peut être assimilable à la technique du “collage” car je juxtapose côte à côte des extraits vidéo. Les divers sujets représentés sont des danseurs en action, la démultiplication des extraits, la répétition et l’effet saccadé du montage renforce l’idée de mouvement. Dans la composition globale on distingue une alternance d’extraits de film (période année 20 et 40-50) les sujets représentés sont des ou un ou une danseur(s), le défilement des images est plus ou moins rapides avec par trois reprises un changement net avec l’image en ralentie. L’ensemble est unifié par la bande sonore. Je peux établir un lien avec The Clock de Christian Marclay une œuvre vidéo constituée par des extraits de films dont la durée est de 24 heures. Je me suis inspirée aussi de films expérimentaux comme Anemic Cinema de Marcel Duchamp ou le film de Fernand Léger Ballet mécanique et bien sûr des vieux films colorés à la main du début du XXème siècle, comme par exemple Le voyage dans la lune de Georges Méliès ou les films des frères lumières. Surtout, le film La Danse Serpentine (1899) des frères lumières avec Loïs Fuller.

« Robe pour gamine se croyant adulte » est le titre d’une installation, présentée pour l’oral sous la forme d’un diptyque photographique. Au départ,  il s’agit d’un vêtement, une robe blanche sur laquelle j’ai dessiné au feutre noir. Le spectateur peut s’il le souhaite enfiler la robe disposée suspendue sur un cintre. Les dessins représentés sur le dos de la robe s’inspirent des personnages de Matisse et de Rodin, sur le devant un corps agrandi sans tête, ces silhouettes en noir et blanc contrastent par leur taille. La robe devient support à admirer ou bien à utiliser comme tenue à porter.

Pour les références artistiques autour de la robe, j’ai pensé à l’artiste Jana Sterbak qui a réalisé en 1987 Vanitas ou robe de chair pour albinos anorexique. Robe en bavettes de bœuf exposée sur un mannequin de couture et accompagnée d'une photographie couleur présentée au mur à proximité de la sculpture achetée par le Centre Pompidou en 1996. Cette robe doit être confectionnée à chaque nouvelle présentation afin qu'il soit donné à voir le processus de vieillissement. Mais aussi à G. Klimt ou Sophie Taeuber Arp pour leur travail autour du vêtement.

J’ai photographié les deux côtés de la robe, la photographie sert de témoignage, la nature véritable du travail étant une installation, mais la photographie est aussi spécifique de par sa mise en scène : avec une projection de la lumière d’une lampe sur le haut de la robe, et le fond plongé dans l’obscurité. Donc mon projet comporte deux facettes l’une est constitué par ce dessin sur tissu l’autre est constitué par ce pendant photographique ou diptyque si les deux images se jouxtent.     

« Stamp » est le titre de ce travail présenté sous la forme d’une frise mais aussi d’un timbre validé et posté. La technique pour le réaliser est la gravure, le dessin initial est une plaquette de bois gravée transformée en tampon encreur. Le titre est emblématique puisque le mot stamp en anglais désigne à la fois un tampon mais aussi un timbre. Il peut évoquer un autre mot stomp qui se traduit par danser lourdement. Le mouvement est représenté à la fois par la répétition en ligne de la figure, par l’évolution en dégradé de la couleur du plus foncé au plus clair, et aussi car ce motif est un timbre. Le style du personnage représenté s’inspire du travail de Keith Haring.

L'art postal (mail art en anglais) est un moyen de communication, une correspondance artistique qui utilise les services de la poste : c'est l'art d'envoyer des lettres décorées. La lettre et l'enveloppe deviennent ainsi un support d'expression artistique. J’ai décliné l’image de départ sous différents formats celui minuscule du timbre puis gigantesque de la frise qui mesure plus de 2 m. L’image est dupliquée par empreinte. L’effet de rythme est donné par la disposition des motifs en frise avec une alternance irrégulière.

Publié dans Terminales

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :