Jardin des Tuileries (Premières)
Sortie au jardin des Tuileries le 7 octobre 2019 avec les 1e de l’enseignement optionnel et de spécialité d’arts plastiques.
L'Arbre des voyelles est une œuvre de l'artiste italien Giuseppe Penone.
Cette sculpture en bronze est installée depuis décembre 1999, dans le jardin des Tuileries, dans un espace nommé le Bosquet du vase intimement liée à la sculpture, où l’on trouve de la végétation, des arbustes et des arbres. Le paysagiste Pascal Cribier a collaboré avec le sculpteur pour constituer cet ensemble que l’on nomme une installation.
Cet arbre d'une vingtaine de mètres, déraciné, était à l’origine un vrai chêne qui a été moulé. A partir de ce moulage l'artiste a obtenu une sculpture en bronze grâce à la technique de la fonte à la cire perdue. Les racines laissent entrevoir, dans leur entremêlement, les voyelles (A, O, U, E, I). Ces cinq lettres évoquent l’alphabet sacré des druides, chacune désignant l’initiale d’un arbre ou d’un arbuste. Elles font écho aux cinq branches de l’arbre de bronze en contact avec le sol d’où semblent rejaillir cinq arbres réels, symbolisant le cycle naturel : un arbre meurt tandis que les graines tombées au sol avec lui, redonnent la vie. Un chêne, un aulne, un peuplier, un frêne et un if ont ainsi été plantés aux différents points de contact des branches.
Elément de contraste avec la rigueur géométrique des jardins environnants, l’Arbre des voyelles évoque le chaos et son horizontalité tranche avec le reste des plantations. Le choix des plantes et des essences permet à ce que l’écrin végétal de l’œuvre soit toujours vivant au fil des saisons, les espèces plantées ayant des rythmes de croissance différents. L’œuvre apparaît donc pérenne tout en changeant régulièrement d’aspect.
Les élèves ont pu réfléchir sur la notion de temps présente dans ce travail : d’un arbre mort voué à disparaître naît une sculpture pérenne, mais qui paradoxalement avec l’oxydation de son matériau se transforme durablement. L’écrin de verdure dans lequel est disposé l’arbre de bronze se renouvelle sans cesse au gré des saisons. Avec une belle résonnance poétique, puisque le titre peut évoquer le poème Voyelles d’Arthur Rimbaud : « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu… ».
|
|
Photos Nadine Averink