Terminales - Option arts : Anne-Victoire

Publié le par Nadine Averink

Problématique Jeu double ou triple entre mouvements et couleurs.

 

Dans mes travaux il peut s’agir de mouvement représenté comme avec le dripping à la cire fondue ou à la peinture ou bien réel comme dans mes 2 projets nommés Faites tourner et Faites rouler. Depuis l’art préhistorique l’artiste a toujours cherché à représenter le mouvement dès  -30 000 ans av JC comme en témoigne les peintures rupestres des grottes de Lascaux et leurs représentations d’animaux en mouvement, dans la sculpture antique ou celles des 19e ou 20e comme avec L’Homme qui marche de Rodin ou celui de Giacometti. Les machines burlesques de Tinguely sont aussi une source d’inspiration.

 

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« Faites tourner ». Dans cette installation constituée d’un bas-relief et d’un instrument le mouvement est provoqué par le souffle du spectateur ou du sèche cheveux sur les moulins colorés (bleu, jaune, vert). Comme le titre l’indique il s’agit d’une « œuvre » participative à l’instar de celle d’Oscar Munoz intitulée « Aliento » où le spectateur par son souffle devient l’instigateur de l’œuvre.

 

 

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Ce tableau-objet intitulé « Faites rouler » représente l’image d’un labyrinthe qui symboliquement exprime l’enfermement. Contrairement aux autres projets seul le noir est utilisé. Le support carton plume est plus mat que les éléments peints donc ce n’est pas un monochrome au sens strict du terme comme on l’entend avec Yves Klein et son IKB ou avec les séries de peintures d’Allan Mac Collum comme Plaster surrogates constitué de 20 éléments de tailles différentes. Le titre est une injonction tout comme le travail précédent il implique l’action du spectateur car un élément est mobile : une bille noire. Le support est léger, il autorise des mouvements de gauche à droite. Je me suis inspirée des tableaux mobiles de Yaacov Agam. La notion de jeu est une des symboliques forte dans mes travaux d’où ma problématique qui sous-entend de multiples interprétations du mot « jeu ».

 

 

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La nature de mon troisième projet est une peinture abstraite exécutée sur 4 feuilles de format Raisin reliées entre elles. J’ai utilisé trois billes de différents diamètres que j’ai plongé dans de la gouache jaune, magenta et cyan pour ensuite les faire rouler sur mon support créant ainsi des trajectoires et mouvements aléatoires sur la totalité de la feuille. J’ai décidé de prendre et d’assembler 4 feuilles de dimensions 50x65 car un grand support permettait de renforcer la dimension infinie du parcours des lignes, effet qui sur un format petit ne captait pas l’attention du spectateur. Pour représenter la discontinuité et la fragmentation brutales des empreintes laissées par ces billes, j’ai disposé des bandes de diamètres différents (verticalement ou horizontalement selon le sens de présentation) sur mon support et je les ai ensuite enlevées donnant ce résultat final suggérant que le trait disparait puis réapparait. Ce qui caractérise mon projet est la technique du « all over » utilisée. La peinture ne semble pas s’arrêter à la matérialité physique de la toile, et donne une impression de hors-champ. Le support n’a pas de sens d’accrochage proprement défini, libre choix quant à la présentation de mon travail qui peut être présenté à la fois à plat ou accroché, vu de face ou en plongée. Son titre « Circulation » résume bien à la fois le procédé de réalisation et le sens de lecture multiple. L’influence de Jackson Pollock est prégnante notamment avec une de ses toiles nommée « Jump In ».

 

 

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Cette série photographique réalisée grâce à la technique du light painting s’intitule « Cercles d’Art » en référence à la maison d’édition française de livres d’art de prestige. Le motif circulaire ou les arcs de cercle se répètent et créent un phénomème hypnotique par les couleurs vives. On retrouve l’utilisation des mêmes teintes que dans d’autres projets. La référence à l’abstraction géométrique de Spohie Taueber Arp est évidente et on peut presque voir des néons colorés comme dans les installations de Dan Flavin ou celles de François Morellet. Les motifs sont créés par le mouvement des bras.

 

 

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Ce travail constitué de 10 supports (seul 4 exemples sont présentés) renvoie au procédé du Dripping inventé par Jackson Pollock, avec sa boite de conserve trouée ou bien son pinceau aspergé de peinture dégoulinante qu’il secoue brusquement sur ses toiles posées à terre autour desquelles il tourne. Toute la surface de la toile est recouverte de la même manière sans que l’on puisse distinguer le fond on parle alors de all-over en revanche dans ma série le blanc du papier est très nettement visible par endroit. La couleur blanche contraste avec les cercles colorés de cire fondue. Je me suis inspiré des travaux de Bill viola et particulièrement de l’une de ses première installation vidéo des années 1970 intitulée « He weeps for you ». Sur cette vidéo, on y voit une goutte d'eau émergeant d'une petite valve en laiton agrandie par une caméra vidéo et projetée sur un grand écran. L'image en gros plan révèle le spectateur et une partie de la pièce à l'intérieur de chaque goutte en formation. La goutte gonfle et frémit lorsqu'elle atteint la tension superficielle, pour finalement tomber et créer un fort son résonnant lorsqu'elle atterrit sur un tambour amplifié en dessous. Une nouvelle goutte commence immédiatement à se former et le cycle continue dans la répétition infinie. La projection ces gouttes de cire peuvent évoquer le travail du vidéaste d’autant que pour lui rendre hommage mon projet porte le même titre.

 

 

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Cette peinture épaisse avec des zones d’empâtements lourds met en valeur la gestualité, on distingue nettement des traces de doigts qui partent de part et d’autres de la surface. J’ai utilisé divers outils pour projeter la peinture traditionnels ou non artistiques comme de larges brosses, des cotons tiges, de la paille, des plantes, des cures dents, etc. Les couleurs primaires se détachent nettement du fond noir. L’ensemble est abstrait mais les projections picturales peuvent évoquer un feu d’artifice. L’accumulation de matières diverses est à mettre en lien avec les peintures d’Anselm Kieffer. Les projections, les dégoulinures quant à elles évoquent le travail de Cy Twombly. Le titre « Explosion » est symptomatique de la manière dont j’ai travaillé.

 

 

Dans mes projets le mouvement est le fil conducteur il peut être réel ou représenté, impliqué le spectateur  ou non. La notion de jeu est également sous-jacente selon plusieurs sens. Les couleurs de base sont des points de repère tout comme la représentation abstraite, hormis le 1er travail avec les moulins à vent et le labyrinthe « œuvres » ludiques.

Publié dans Terminales

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