Terminales - Option arts : Aure
Problématique : En quête d’identité
A la recherche de son identité, qui suis-je ? Est- ce que je me connais réellement ou ai-je seulement l’impression de me connaître ?
Mes travaux essaient de répondre à ces questions de manières différentes avec des éclairages variés. Le premier travail (l’attrape-rêves) donne une définition physique (cheveux, ADN, corps) et une définition psychique (rêves qui nous composent et nous définissent). Ces deux dimensions s’entrecroisent pour tenter de donner une forme à l’identité.
Le second travail (le diptyque la paire des empreintes) donne une définition de l’identité sous un éclairage scientifique. J’utilise le codage génétique caractérisant l’ADN et l’empreinte digitale (qui nous sont propres et uniques) pour répondre à la problématique : notre identité peut se définir par notre patrimoine génétique.
Le personnage en fil de fer répond à la problématique en affirmant que le corps n’est qu’une enveloppe et que notre identité se trouve dans notre esprit, âme. Le carnet de travail que j’utilise pour les croquis, les esquisses, les ébauches révèle une forme d’intimité.
Je sollicite le spectateur dans le processus de perception dans l’installation de mes projets, par le biais d’un titre qui évoque une action “attrape-moi” par le fait de manipuler la série des fausses loupes par la lecture des empreintes (dimension tactile-sonore-visuelle). Récurrence dans les couleurs sobres les contrastes les rapports plein/vide ; positif-négatif. Insista aussi sur des aspects colorés matité, brillance etc.
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« Empreint(e)s d’identité » est le titre de ce travail constitué de 2 dessins représentant une empreinte digitale agrandie constituée par un ensemble de sigles, de codes évoquant l’univers de la génétique. Le choix de travailler sur 2 supports qui forme un pendant peut signifier la gémellité, l’idée de contraire par le contraste du blanc et du rouge et rappeler le corps humain les plaquettes et le sang. Cela traduit aussi le principe de positif-négatif et renforce l’image de l’empreinte. Cette opposition des couleurs est pour moi le symbole de notre identité constituée de plusieurs facettes. C’est pour cette raison que j’ai associé des éléments textuels et visuels à la fois. L’artiste G. Penone transfère des détails de sa peau agrandis, sur un mur, sur des fenêtres ou des portes, après en avoir prélevé l’empreinte avec des bandes de scotch. Parmi ces empreintes murales figurent Pression de 1974 et Paupières de 1978. Elles m’ont inspiré pour ce travail qui représente l’image agrandie de l’empreinte de mon index même si mon travail ne vise pas à occuper l’espace comme l’artiste italien lorsqu’il dessine sur 10 mètres de long.
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Le 2e Travail est une installation composée d’une sculpture faite en fil de fer (récupération), d’un cœur en papier, d’une LED, (d’une bande-son).
Notre identité est au fond de nous, difficile à appréhender. La structure en fil de fer peut faire penser à une côte de maille. Le corps est comme une armure, une cage dans laquelle se cache notre identité. Notre corps est une enveloppe, un objet mais la véritable identité est dans notre esprit/âme. Réponse à la problématique par la dimension psychique en opposition au premier travail. Installation : au quotidien (bande son), notre apparence nous sert d’identité mais ce n’est qu’en faisant le silence autour de nous et en écoutant notre esprit que notre identité se révèle (cœur éclairé).
Ce projet mêle une image en 3D : une sculpture en fil de fer, du son. Le spectateur est plongé dans la salle, dans l’installation, il ressent plus les émotions. Il est interpellé par le changement de bande son, du bruit au quasi-silence. La sculpture (une ronde-bosse) est installée sur une chaise au centre de la salle, ce qui lui permet de tourner autour et de l’appréhender par différents angles. Il est invité à pénétrer dans un espace où il peut ressentir physiquement l’œuvre.
Pour la concrétisation de ce projet deux artistes m’ont inspiré :
Anthony Gormley, structure en fil de fer de la sculpture, silhouette d’un personnage en ronde bosse, série des Feeling material (2003)
Christian Boltanski, Les archives du cœur (2010, Teshima, Japon)
L'œuvre d'Antony Gormley s'articule autour de la notion de corps comme lieu de mémoire et de transformation. Son propre corps est à l'origine de ses productions. Ainsi depuis les années 1990, il explore les différentes relations entre l'enveloppe corporelle, la présence de l'homme, l'espace architectural ou naturel et l'environnement, à travers des installations de sculptures monumentales. Mon dossier s’articule autour de mon propre corps également.
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Ce mobile qui s’inspire du modèle de l’attrape-rêves est réalisé avec mes propres cheveux et des perles selon une technique de tissage il est donc constitué de matériau organique et plastique. Ce 3e travail se nomme « Attrape-moi ».
Mona Hatoum a pour habitude de travailler avec de la matière organique à proprement parler, et des cheveux plus particulièrement. Elle recycle ainsi un élément de vocabulaire rattaché, dans l’histoire de l’art, à la féminité et à la sensualité. Elle tresse alors avec ces cheveux une fine structure quadrillée, se référant en cela au vocabulaire minimaliste produisant un simple carré. A l’art tisserand de Hair Mesh répond l’art de la parure de Hair Necklace (wood), où un collier habille un buste de mannequin. La subtilité de l’œuvre tient au fait que cette parure se trouve en réalité composée de cheveux rassemblés en de petites pelotes, ressemblant en cela à des perles. Ces œuvres sont une source d’inspiration.
Réponse à la problématique avec ce mobile en liant dimension physique et psychique. Physique : utilisation des cheveux : rapport au corps, à l’ADN. Psychique : tissage, parcours de la vie, parcours de la quête pour l’identité, attrape rêves attrape nos rêves qui constituent une partie de notre identité. 4 perles correspondent à 4 âges de la vie : elles sont plus ou moins proches du centre, quand sommes-nous le plus proche de notre identité, de notre moi véritable. Tradition de l’attrape rêves : capter nos rêves pendant notre sommeil pour les conserver, mais cet attrape rêves ne cherche pas capter les rêves mais à capter et attraper un « moi » fuyant tel un Attrape-« moi », nous cherchons tous à attraper notre « moi ».
Cet objet sera disposé sur une table et non pas suspendu comme s’il s’agissait d’un mobile, ce détail est important car en conséquence sa nature en est modifiée on passe d’un élément accroché en l’air à poser à plat. Je le considère davantage comme un tableau-objet (un tondo) présenté de manière fixe mais il pourrait être suspendu et devenir alors un mobile comme ceux d’Alexander Calder. Un mobile est un ensemble d'éléments construits en matériaux légers et disposés de telle façon qu'ils prennent des dispositions variées sous l'influence du vent ou de tout autre moteur. Par rapport au titre “attrape-moi” on pourrait sous-entendre “suspendu” alors les deux possibilités sont envisageables selon moi.
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Ce 4e travail nommé « Fragments d’identité » est constitué de portraits et d’un autoportrait, c’est une série photographique présentée sous la forme de loupes-dépliants en Canson et calque plastifiés
La forme de loupe fait référence à la problématique qui peut être comprise comme une enquête d’identité. On cherche notre identité, on se sonde mais on ne peut la révéler que partiellement, il est impossible de la révéler totalement. Les visages se révèlent partiellement dans le noir comme l’identité. Les images sont les photographies des reflets des visages éclairés dans une vitre. Il y a donc la notion de miroir dans lequel on cherche à se voir, notre reflet correspond-il à notre identité ? Cependant, certaines photographies sont légèrement floues car l’identité peut être une illusion, nous ne devons pas la chercher car il est possible qu’elle n’existe pas. Le médium photographique utilisé est symbolique car une photographie peut-elle fixer une identité ? Une carte d’identité est constituée par une image et un patronyme mais elle ne constitue qu’une part infime de nous-mêmes.